Le festival du cinéma africain de Cordoue (Espagne) qui s´est tenu du 13 au 20 octobre, vient de descendre les rideaux de sa neuvième édition. La nouvelle génération de cinéastes algériens vient d´être primée au Festival de cinéma africain de Cordoue. Plusieurs prix, ont été décrochés entre autres par les œuvres de Djamil Beloucif, Farid Bentoumi et Merzak Allouache pour sa carrière cinématographique. Cordoue (Espagne) De notre envoyé spécial
Le prix honorifique ASFAAN (l'Association des Festivals Audiovisuels d'Andalousie (Espagne) destiné à la carrière cinématographique d'un réalisateur africain a été octroyé à la carrière de Merzak Allouache pour sa trajectoire dans le monde du septième art qui a consacré une vie entière pour refléter, malgré les difficultés, la réalité sociopolitique algérienne durant les 40 dernières années. Merzak Allouache a été à Cordoue pendant une grande partie du festival pour présenter son dernier long-métrage, El Taaib, (le repenti).
Par ailleurs , Le jury de la section officielle « Al otro lado del Estrecho » (De l'autre côté du Détroit) a décidé d´octroyer une mention spéciale au documentaire de Djamil Beloucif, « Bir d'Eau, un Walkmovie », (portrait d'une rue d'Alger) pour sa proposition f attirante et pour son originalité .Le jury a remarqué que « les personnages et l'espace urbain décrit dans le film proposent un dialogue avec infinité malgré les complexités que détermine la compréhension du quotidien ».
D'autre part, le jury a aussi accorder une mention spéciale pour le court-métrage « Brûleurs », de Farid Bentoumi pour sa position formelle radicale, simple et efficace, réussissant des moments inattendus de poésie là où d'autres n'ont fait que dénoncer. Farid Bentoumi est un jeune scénariste, acteur de théâtre et réalisateur d'origine algérienne et son film a déjà gagné au 8ème Festival de Cinéma International de Dubaï et au Festival International de Courts-métrages de Winterthur l'année dernière.
Djamil Beloucif et Farid Bentoumi s'encadrent dans ce que les critiques du cinéma appellent le « nouveau souffle » du cinéma algérien. Il s'agit d´une nouvelle génération de cinéastes, souvent autodidactes qui produisent des films audacieux témoignant la réalité d'une jeunesse d'après guerre sans repères poussée par l'urgence de crier son existence et l'existence d'une « autre » Algérie.
Autre bonne nouvelle pour le cinéma algérien a été annoncée pendant la clôture de cette 9ème édition du Festival de Cinéma Africain de Cordoue. Il s'agit de la décision de la chaîne de télévision Canal + (Espagne) d'acquérir les droits de diffusion du film « Demain à Alger », d'Amir Sidi-Boumediène. Ce film, qui a participé au festival dans la section officielle des courts-métrages « Africa en corto» (l'Afrique en court), est le premier court-métrage que Sidi-Boumediène réalise en Algérie. Le film parle de trois jeunes qui discutent en bas d'un immeuble. Le départ imminent de leur meilleur ami est au centre de leurs discussions qui virent très vite à la dispute. Dans un appartement au-dessus, Fouad fait sa valise dans le silence sous le regard plein de larmes de sa mère. Il hésite à dire au revoir à ses amis. Dans le parking de la cité, les trois hommes attendent. Fouad discute avec son père d'un éventuel retour « demain » dans une Algérie qu'il ne reconnaître certainement plus.
Le9ème Festival de cinéma africain de Cordoue a distribué 10 prix à 8 films africains. Le jury de la section officielle a sélectionné les lauréats parmi les sept films en provenance du Rwanda, Egypte, Afrique du Sud, Maroc, Algérie, Sénégal, Mozambique. Dans les sections De l'autre côté du Détroit (documentaires) et l'Afrique en Court (court-métrages), composé d'Andrés Duque (Espagne-Venezuela), Ishtar Yasin (Irak-Costa Rica) et Samir Ardjoum (Algérie) a sélectionné les lauréats parmi 16 films de 8 pays, notamment, l´Algérie, Burkina Faso, Kenya, Afrique du Sud, Maroc, Tunisie, Tanzanie et Egypte.
Notons enfin que, Le Griot du meilleur long-métrage de fiction est revenu cette année au film « TEY » du franco-Sénégalais Alain Gomis. Le film exprime profondément et avec une fluidité poétique, le sujet essentiel de la vie et de la mort.
Organisé par l'ONG Al Tarab, le festival a présenté au total 94 films, en provenance de 28 pays africains et du Moyen-Orient. 23 films étaient programmés en section officielle et l´Algérie a par ailleurs participé avec 17 films dont 5 en compétition.