Hamid Ferhat, président sortant de l'APW de Béjaïa, rend responsables l'administration et la direction de son parti, le FFS, qui croise le fer avec le secrétariat national, du rejet de sa liste indépendante aux élections du 29 novembre prochain. «Une heure après le dépôt, le wali réclame des services de la DRAG notre liste et la séquestre à son niveau. De son côté, l'appareil du FFS s'empresse de dépêcher une délégation auprès du ministre de l'Intérieur pour négocier le rejet de la liste», écrit Hamid Ferhat dans une déclaration liminaire distribuée à la presse au cours d'une conférence tenue, hier, à Béjaïa où il cite nommément Ali Laskri. Et de préciser qu'«en écho à cette démarche, une rencontre se tiendra entre le wali de Béjaïa et des indus députés pour mettre en œuvre cette honteuse machination». «Nous avons des témoins», ajoute-t-il avec insistance. La liste rejetée regroupe des noms de militants insatisfaits de la ligne politique du FFS dont ils se revendiquent toujours. «Ce sont de grands militants qui n'ont jamais démissionné du FFS. Moi-même, soutient Hamid Ferhat, je suis toujours membre du conseil national.» La seule liste indépendante au scrutin de l'APW de Béjaïa a été écartée de la course, essentiellement pour son appellation – Fidélité aux fondements socialistes qui engendre sans peine du sigle FFS –qui ouvre la voie à l'amalgame avec le sigle officiel du parti d'Aït Ahmed. «Nos parrainages ont été validés par cinq juges sous cette même appellation pourtant», avance-t-il. «Notre dossier de candidatures, avec l'appellation de notre liste, est élaboré en arabe. Le wali, par son arrêté de rejet, a ainsi fait du français une langue officielle», charge le président de l'APW, qui considère qu'à l'éventualité d'user de ce sigle dont on le soupçonne, dans la campagne électorale «c'est au FFS de réagir, pas à l'administration». «On leur a pourtant signifié notre disposition à changer l'appellation ; mais le wali a sauté sur cette occasion», affirme, de son côté, Nacer Toutou, vice-président de l'APW et cadre mécontent du FFS. Pour parer aux éventuels obstacles administratifs, 25 dossiers de femmes candidates et 3000 parrainages ont été collectés pour les besoins de la liste écartée. «Nous avons pris nos devants et aucun reproche pour le moindre cas de poursuite judiciaire de nos candidats ne nous a été fait», se réjouit le président de l'APW, qui se défend de nourrir une quelconque velléité de régler des comptes avec son parti qui n'a pas misé sur lui lors des dernières législatives. «Nous avons postulé pour les candidatures des législatives, nous n'avons pas été retenus et nous avons fait des recours sans jamais faire de contre-campagne au sortir du siège national du parti», assure-t-il en déplorant, toutefois, s'être «retrouvé minoritaire» dans la commission de recours nationale du parti dont il a fait partie. «Je pense que je ne me retrouve plus dans la ligne politique du parti», lâche-t-il considérant, tardivement, que les responsables du secrétariat national du FFS «ont trompé le peuple» en l'alertant sur le spectre de l'OTAN pendant la campagne électorale des dernières législatives. «La grande trahison, c'est de vouloir intégrer les victimes de 1963 dans la tragédie nationale», renchérit-il. «Si l'Hocine n'est au courant de rien !», a répété, trois fois, le conférencier. Hamid Ferhat se montre déterminé à ne pas lâcher prise et à être présent pendant la prochaine campagne électorale. «Nous lutterons pour la réhabilitation de notre liste», promet-il. Par quelle voie ? «Par le recours populaire», répond-il.