À Béjaïa, le pari de la direction du Front des forces socialistes est osé. Elle vient d'écarter les élus de l'actuelle assemblée populaire de wilaya (APW) de la liste FFS qui sera en lice lors des législatives du 10 mai prochain. Autre pari osé : la désignation comme tête de liste d'un universitaire, respectable au demeurant, Arezki Derguini en l'occurrence, qui serait, selon ses détracteurs, “sans aucun ancrage local, voire sans attache particulière”. Les réactions ne se sont pas fait attendre. Elles sont venues autant des cadres et militants du parti du FFS que des militants des autres formations politiques. Les premiers, les élus de l'APW à l'instar du président Hamid Ferhat ou des vice-présidents, Mohamed Bettache et Nacer Toutou, étaient, hier encore, abasourdis. Ils avaient du mal à encaisser le coup d'autant que 24 heures auparavant, ils espéraient figurer, au moins, parmi les cinq premiers de la liste. Si pour le président de l'APW, sa candidature était compromise après le changement intervenu à la tête du secrétariat national, il était connu pour être très proche de l'ancien premier secrétaire, Karim Tabbou. Les deux vice-présidents étaient a contrario certains de voir leur candidature retenue d'autant que le bureau de l'un d'eux ne désemplit quasiment jamais, — et pas seulement les jours de réception. Un détail que ne peut pas ignorer un parti qui s'apprête à mener une bataille électorale décisive pour son avenir. Une chose est sûre : il sera difficile de mobiliser ces “têtes de ponts” autour de cette liste. Ils ne vont certainement pas trop s'impliquer pour aller convaincre les électeurs de voter en masse le 10 mai prochain. C'est après cette date qu'il sera possible de juger de la pertinence du choix du FFS à Béjaïa. Autre réaction, celle des représentants des formations politiques en lice pour les législatives prochaines, lesquels ont, paradoxalement, “approuvé” le choix du FFS. “Le parti d'Aït Ahmed sera un parti comme un autre, il n'y a aucune chance à ce qu'il rafle, comme en 1997, la majorité des sièges”, a affirmé un représentant de l'un des partis de la coalition présidentielle. Cependant, les militants et cadres du FFS ont quasiment tous salué la candidature de Mme Souad Ichalamène, l'actuelle directrice régionale de l'Angem, qui avait fait ses preuves à l'APW durant la mandature 1997-2002 ; elle est classée troisième ; elle doit néanmoins sa candidature à la loi qui oblige désormais les partis politiques et les indépendants à prendre dans leur liste au moins 30% de femmes. Autre candidature saluée, celle de M. Birem, ancien inspecteur de français dans le secondaire, élu à l'APN lors des élections avortées de 1991 et ancien élu de l'APW (1997-2002). Sur la liste FFS, le chargé de communication dans le parti d'Aït Ahmed, Chafaâ Bouaïche, originaire de la wilaya de Béjaïa, est deuxième sur la liste. En quatrième position, la direction du FFS a jeté son dévolu sur l'ancien maire de Béjaïa, Rachid Chabati (1997-2002 et 2002-2005). M. O