Les mesures pour éviter l'«absentéisme» des agents et la fraude ne sont pas prises en compte. La société qui gère le tramway a trouvé le moyen de faire face aux resquilleurs : fermer ses guichets! Les employés de l'Etusa, qui détient une part des actions de la joint-venture algéro-française, société d'exploitation des tramways d'Algérie (Setram), ne sont pas présents dans certains guichets installés au niveau des stations. Vendredi dernier, les guichets sont restés fermés durant la matinée à El Magharia et dans plusieurs autres stations d'Alger-Est. «J'étais surpris de trouver le guichet complètement fermé. J'ai attendu quelques minutes avant de me rendre à l'évidence que l'agent n'était pas à son poste. J'ai alors pris, un peu honteux, le métro sans prendre mon ticket», raconte un résident de la Côte rouge, qui voulait rallier la station du Ruisseau. Le phénomène des guichets fermés, durant le week-end mais surtout la nuit, est courant. Des guichetiers des quartiers tels que La Glacière et d'Alger-Est (Mohammadia, Bab Ezzouar) sont contraints de quitter leur poste plus tôt que prévu. «La grande moitié des 150 000 personnes qui prennent le tram resquille. Certains, qui ne trouvent pas où acheter de ticket, fraudent à contrecœur. Les agents, s'ils sont à leur poste, n'ont même pas de petite monnaie ou carrément de tickets, surtout celui de 50 DA. Au début, l'Etusa a préféré installer ses agents à l'intérieur des rames. Mais plus aujourd'hui, pourquoi ?», s'interroge une résidante de la cité AADL Zerhouni Mokhtar (ex-Bananiers). Des agents, mis en confiance, expliquent la défection de leurs collègues par l'absence de transport la nuit et l'insécurité. Parmi les revendications mises en avant lors du dernier mouvement de protestation des employés de l'ex-RSTA, figure la prise en charge du transport et la sécurisation des stations. Selon une source à l'Etusa, qui tarde à répondre aux revendications de ses employés, quelque 500 agents, dont une dizaine de contrôleurs, ont été recrutés pour faire fonctionner le tramway mis en exploitation en mai 2011. Le ministre des Transports a annoncé à Constantine que le contrat de gestion a été signé début octobre et permettra le recrutement de 120 contrôleurs. Les mesures pour éviter l'«absentéisme» des agents et la fraude ne sont pas prises en compte. La société d'exploitation des tramways d'Algérie (Setram), chargée de la gestion des projets de tramways est détenue à 49% par la RATP- El Djazaïr, filiale algérienne du groupe français «la Régie autonome des transports parisiens». Quant aux 51% restants, ils sont répartis entre l'Enterprise de transports urbain et suburbain d'Alger (Etusa) (36%) et l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA) (15%). La répartition entre les partenaires algériens était initialement de 30% pour l'EMA et de 21% pour l'Etusa, mais elle a été revue suite à la demande des responsables de l'Etusa, a indiqué à l'APS Djamel Bensalhi, directeur général adjoint de l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA) lors d'une conférence, en marge du Salon national des transports.