«Ce sont toujours les mêmes personnes qui reviennent! s'est exclamé un militant du parti du Front de Libération nationale. Une telle confession survient au moment où le petit secret entourant la confection des listes électorales commence à faire le tour dans la cité. La capitale de l'Ouest, quoiqu'elle vit ces derniers jours à un rythme politique timide, cela n'empêche pas que les discussions ne soient pas véhémentes et les critiques parfois exagérées. Le retour de Noureddine Boukhatem, maire d'Oran durant le mandat 2002-2007 et réélu en 2007 avant qu'il ne soit destitué des suites d'un putsch spectaculaire fomenté par ses pairs au nom de la loi, est très mal vu parmi la base militante notamment les masses juvéniles. Ces jeunes, qui se sont soulevés récemment pour chasser de la Mouhafadha le clan du colonel Abid, se sont vite rendus compte que le FLN n'est pas près de lâcher de sitôt ses anciennes pratiques notamment le choix et le classement des candidats. «Sinon comment interpréter le fait de reconduire Noureddine Boukhatem qui a occupé le poste de maire durant 2002-2007 et reconduit en tant que tête de liste durant les élections locales de 2007?» se sont interrogés plusieurs militants de base. «On ne change pas une équipe qui gagne», affirme un membre de la commission des préparatifs des élections dans la wilaya d'Oran, ajoutant que «la commission de wilaya, «guidée» par Zehal Abdelkader, a agi en toute démocratie et transparence tandis que les têtes de listes ont été désignées par la hiérarchie suprême du parti de Belkhadem. Idem pour la liste devant représenter le parti aux sièges de l'Apw d'Oran. Plusieurs nouvelles figures, dont des jeunes, sont sur la liste du Front de Libération nationale mais tout de même guidés par les faiseurs du poids dont Benali Si Youcef, président de la Coordination nationale des comités de soutien à la candidature de Bouteflika. Contrairement aux élections précédentes, la candidature du FLN aux locales du 29 novembre se veut être une vraie bataille dans laquelle tous les cadres élus du parti prendront part. En effet, les listes de l'ex-parti unique ont, avant qu'elles ne soient avalisées par la hiérarchie du parti, été localement soutenues par les députés et sénateurs du FLN. D'autant que les représentants du Parti aux deux Chambres ont, dès l'entame de la confection des listes, eu droit de regard, tout en apportant leurs remarques, sur tous les dossiers qui ont été étudiés dans la Mouhafadha d'Oran. Le sénateur Djellouli Brahma a, dans un aveu fait à l'Expression, souligné que «le FLN présentera des hommes intègres et compétents comme il écartera de ses listes toute personne ayant eu des démêlés avec la justice ou impliquées dans des affaires». L'ex-maire d'Oran, Djellouli Nouredine, guide, lui aussi, la liste du parti Moustakbel. Le maire, déchu durant l'automne 2003 pour ses positions politiques, a, dans le sillage de la confection des listes électorales, fait appel à ses anciens camarades, Smaïn Brahmia et Salim Fekir, ces deux derniers ont été élus dans la liste du FLN en 2002-2007 avant qu'ils ne rallient le FNA de Moussa Touati durant le mandat de 2007-2012. Ainsi donc, la liste devant représenter le parti Moustakbel à l'APC d'Oran est guidée par Djellouli, celle de l'APW est guidée le syndicaliste et actuel P/APW, El-Hadj Mentefakh. Ce dernier a été exclu du FLN après qu'il eut postulé en tant que candidat indépendant lors des dernières législatives. A Sidi Chahmi, une autre commune importante, Kacha Saïd, un autre dissident du FLN avant de constituer une liste d'indépendants pour le mandat 2007-2012, revient sous la coupe de Moustakbel. Les élections municipales semblent constituer le grand secret notamment chez le RND et le Parti des travailleurs qui n'ont pas encore dévoilé leurs chevaux de bataille. Globalement, la bataille sera, sans aucun doute, rude, étant donné qu'une vingtaine de formations politiques, nouvellement agréées ou anciennes, postulent pour les élections locales prévues le 29 novembre.