23, le v'là ! Il est de retour, l'espion de sa majesté. La gloire nationale de l'Union Jack. L'enfant terrible de Ian Flemming malgré la patente du temps, il demeure bon pied bon œil, à l'occasion de son 50e anniversaire, Son nom est Bond, James Bond ! Skyfall, le 23e opus de James Bond, célébrant les cinq décades retraçant les tumultueuses missions et autres opérations de l'agent… provocateur 007, a été projeté, vendredi soir, à la salle Ibn Zeydoun, à Alger. Une avant-première organisée par le distributeur de films MDciné, et ce, en même temps que la sortie du film aux Etats-Unis (le 9 novembre). Le frais émoulu James Bond, campé par le sec, athlétique, torturé et fragile, Daniel Craig (Casino Royale et Quantum of Solace) - jamais deux sans trois -, est une franchise britannique, une nouvelle et vertigineuse aventure. L'insigne honneur, cette fois-ci, est revenu au réalisateur Sam Mendes (American Beauty) de s'y essayer pour ne pas dire de «s'y coller». Un exercice laborieux dans lequel Sam Mendes a respecté, et voire innové de par sa touche personnelle et personnalisée. Avec la fameuse trame des adjuvants et opposants, les équilibres et déséquilibres. Avec, en prime, des ingrédients filmiques, le légendaire flegme et humour noir «so british !» Un univers plutôt sombre avec des fulgurances urbaines et pastorales et bucoliques mettant en exergue la beauté triste des Highlands de l'Ecosse. Javier Bardem très convaincant Le casting regroupe Judi Dench, la force tranquille, Javier Bardem dans un rôle très convaincant et à contre-emploi, celui du «vilain» (dénomination du mauvais dans le cinéma américain) à la dimension de John Malkovich, Ralph Fiennes, Gareth Mallory, Naomie Harris, Albert Finney ou encore l'actrice française Bérénice Marlohe. Le pitch ? Lorsque la dernière mission de Bond tourne mal, plusieurs agents infiltrés se retrouvent exposés dans le monde entier. Le MI6 est attaqué, et M (Judi Dench) est obligée de relocaliser l'Agence. Ces événements ébranlent son autorité, et elle est remise en cause par Mallory, le nouveau président de l'ISC, le comité chargé du renseignement et de la sécurité. Le MI6 est à présent sous le coup d'une double menace, intérieure et extérieure. «Anarchy In The UK» Il ne reste à M qu'un seul allié de confiance vers qui se tourner : Bond. Plus que jamais, 007 va devoir agir dans l'ombre. Avec l'aide d'Eve, un agent de terrain, il se lance sur la piste du mystérieux Silva, dont il doit identifier coûte que coûte l'objectif secret et mortel… Le film proprement dit, bien que quelques lourdeurs (explicatives), est d'une célérité soutenue par des cascades, courses-poursuites, du «close-combat» amphibique et autres recours aux incontournables gadgets, mais pas du tout grotesques. Une mission «impossible» pour un James Bond. Sa dignité est mise en cause ! Aussi, ses pérégrinations le mèneront en Turquie, à Shangai, Macao, Londres et en Ecosse. Il devra prouver que James Bond est un «Monsieur Loyal» envers le MI6, miné de l'intérieur. Car la menace n'est pas terroriste mais domestique, voire filiale. Parce qu'on veut tuer la matrice M (Judi Dench). Et la chanson-titre Skyfall de Adèle le confirme bien : You may have my number, you can take my name But you'll never have my heart (Vous pouvez avoir mon numéro/vous pouvez prendre mon nom/mais vous n'aurez jamais mon cœur). Le cœur de James Bond bat au rythme régulier pour Sa Majesté qu'il a bien servie, lors de l'inauguration hallucinante des Jeux olympiques de Londres, l'été dernier. Il est contre Anarchy In The UK des Sex Pistols. Skyfall sera à l'affiche, cette semaine, à Alger.