La moitié du budget de l'année dernière n'a pas été consommé, alors que les besoins de la population sont énormes. La commune de Boumerdès fait cas d'exception en matière de la consommation des budgets qui lui sont octroyés par l'Etat et ceux générés par ses ressources propres.Le bilan des activités de l'assemblée communale fait état de 70 milliards de centimes qui n'ont pas été consommés, soit 53% du budget de l'année dernière. Ces chiffres, jamais atteints par le passé, traduisent tout le mal dont souffre la gestion des affaires de cette municipalité qui a vu succéder à sa tête 3 P/APC depuis 2007. Les élus sortants laisseront derrière eux une commune submergée par tous types de problèmes. Leur mandat aura marqué les esprits non par l'importance des services rendus à la population mais par le nombre de scandales ayant éclaboussé leur gestion. Les conditions de vie de la population ne sont guère améliorées. Le service d'état civil n'est toujours pas informatisé contrairement à ceux des deux autres communes de la daïra. Outre cela, on a appris que 20 kilomètres de routes communales nécessitent des travaux de revêtement. De nombreux quartiers, tels «Les coopératives du 11 Décembre», Aliliguia, Foes…etc, tardent à être aménagés malgré les réclamations incessantes des habitants. La gare routière, censée être la vitrine de la ville, se trouve dans un état lamentable depuis plus de cinq ans. Pour le moment, elle n'est qu'un vaste terrain poussiéreux en été et boueux en hiver. Même les insuffisances dont souffrent les écoliers du cycle primaire n'ont pas été pris en compte par les édiles locaux. L'exemple de l'état dans lequel se trouve l'école primaire Hadhoum Menaour de Figuier est édifiant. C'est un conteneur très vétuste qui sert de toilettes pour les élèves. La commune dispose pourtant d'importantes richesses, mais celle-ci ne profitent pas aux citoyens. Nos sources font état de 80 % de recettes fiscales qui ne sont pas recouvertes par les services concernés, soit l'équivalent de 46,6 milliards de centimes. On a appris que d'importantes entreprises pétrolières et des instituts de renommée nationale domiciliés à Boumerdès payent leurs impôts à Alger. Cela n'a inquiété aucun responsable local. Les recettes engrangées par l'exploitation des biens patrimoniaux et domaniaux de la localité ne dépassent pas les 4,7 milliards. Un montant qui représente 8,22 % des richesses dont dispose la municipalité. Certains biens sont cédés, selon nos sources, à des tierces personnes qui les exploitent au dinar symbolique. Malgré les insuffisances susmentionnées, certains élus de l'assemblée sortante n'ont pas hésité à se porter candidats aux prochaines élections pour briguer un autre mandat, comme si de rien n'était. Certains ont eu même l'audace de changer de partis à l'image de l'actuel président d'APC, qui a opté pour le RND après avoir été élu sur la liste du PT. D'autres n'ont pas manqué de déposer leurs dossiers de candidature en s'appuyant sur le soutien de réseaux suspects, d'entrepreneurs et des notabilités locales. Evidemment, ces derniers qui se sont «sucrés» ces dernières années grâce aux attributions illégales de chalets et logements veulent perpétuer «l'ancien système de gestion» en soutenant des candidats plus maniables pour profiter de leurs largesses.