La municipalité semble incapable de faire face à une situation qui rend la vie difficile aux citoyens et qui ternit l'image du chef-lieu de wilaya. Les décharges sauvages se sont multipliées ces derniers temps. En plus des constructions illicites et des baraques qui ne cessent de pousser un peu partout dans la ville et surtout sa périphérie, Boumerdès, cité de “la science et du savoir”, reste une des villes les plus malpropres de la wilaya. En dépit d'un grand coup donné dans la fourmilière par le wali de Boumerdès pour donner une belle allure à la ville et sa banlieue, le constat est toujours amer. La municipalité semble incapable de faire face à une situation qui rend la vie difficile aux citoyens et qui ternit l'image du chef-lieu de wilaya. Les décharges sauvages se sont multipliées ces derniers temps. Rien que dans la ville, on a compté plus de vingt-deux décharges sauvages. Toutes sont collées aux habitations, comme celles des cités 108, des 1200-Logements, du 11-Décembre, celle du centre-ville ou encore celle jouxtant la mosquée du centre-ville. À cela s'ajoutent les innombrables points de collecte, devenus des amoncellements de détritus de tous genres, jonchant à longueur de journée les abords des immeubles. C'est le cas de la coopérative Badi, face à l'hôtel Le Rocher, où séjournent parfois des touristes étrangers, ou aux alentours de la résidence universitaire Bayou. Même décor observé devant le siège de l'Association des cardiaques de la cité des 800-Logements. Le boulevard de l'Indépendance n'échappe pas à la règle. Les citoyens habitant cet endroit ont été surpris, il y a quelques semaines, par une meute de sangliers venue un vendredi soir “faire les poubelles” juste devant la porte de la wilaya. La nouvelle rue reliant Alliliguia à la RN24 est transformée en une immense décharge sauvage. À ce spectacle désolant, vient s'ajouter le problème des espaces verts abandonnés et rarement arrosés. Aménagés à coups de milliards, la plupart de ces endroits sont délaissés. Celui qui fait face à l'agence postale n'a jamais été irrigué. Pas plus que celui de la cité du 11 Décembre ou encore celui des 800-Logements qui, faisant face à la plage, est fréquenté pourtant par des centaines de familles. Partout, ce sont des centaines de plantes ornementales et d'arbustes qui meurent chaque jour devant le regard indifférent des élus et des responsables locaux. À la place, ce sont les herbes sauvages qui continuent à envahir la ville. Et dire que des milliards ont été dégagés pour cette opération. Curieusement, aucune association n'a levé le petit doigt pour dénoncer ce crime écologique. Dans les cités périphériques, c'est la même anarchie qui règne. À Alliliguia, un égout “coule” depuis plus de trois semaines devant une ruelle commerçante sans que personne bouge. Un autre est signalé depuis plus d'un mois sur la RN24, au contrebas des villas en dur, par l'association de quartier. Pas de réaction. À Alliliguia, les trottoirs squattés par des restaurateurs spécialisés dans le méchoui sont sales et crasseux. On se demande si l'APC dispose d'une commission d'hygiène. À ce triste décor vient se greffer l'urbanisation sauvage. À la placette dite L'albatros, soit à quelques centaines de mètres du siège de l'APC, le spectacle est épouvantable. En plus de la détérioration de cet endroit qui a fait la fierté dans les années 1990 de la ville de Boumerdès, d'autres commerçants continuent à ériger, dans l'indifférence la plus totale, des constructions illicites et même des hangars. À Foes, en plus des nombreuses constructions illicites, des commerçants n'ont pas trouvé mieux que d'occuper les espaces publics. C'est le cas de ce vendeur de matériaux de construction qui a squatté un abribus pour entreposer ses produits. Interrogé sur cette situation qui commence à inquiéter de nombreux citoyens, le maire de la commune, M. Sarni, nous a affirmé que l'APC à elle seule ne peut faire face à la situation : “Nous appelons au civisme des citoyens pour respecter les horaires de ramassage des ordures.” Et d'ajouter que l'APC éprouve des difficultés à mettre en place des abris d'ordures. “Les gens ne nous laissent pas construire ces dépôts”, précise-t-il avant de souligner que “les grandes poubelles à roulettes affectées par la commune dans certaines cités ont été volées”. Et d'indiquer que la municipalité compte bientôt attribuer la gestion des ordures ménagères aux entreprises privées. Le P/APC précise que la taxe d'assainissement n'est jamais entrée dans la caisse de l'APC. S'agissant des constructions illicites, M. Sarni promet que les constructions illégales seront démolies dans les prochains jours. Le président de l'APC affirme que le jardin de la cité des 800-Logements sera bientôt aménagé et des rues commerçantes seront créées au centre-ville. M. T.