Le jeune étudiant Saïd Takhlijt, 20 ans, originaire d'Aghbalou, une commune à l'est de la wilaya de Bouira, est décédé jeudi dernier, au CHU Mustapha, à Alger, suite aux multiples blessures qu'il avait eues lors de l'explosion survenue dans le restaurant de la cité universitaire Bakhti Abdelmadjid de l'université de Tlemcen, le 22 mai dernier. Le défunt a passé un mois dans un hôpital en France et cinq en Algérie. Il souffrait de traumatismes crâniens et d'un poumon défectueux. Avec le décès de Saïd Takhlijt, le nombre des victimes s'élève à neuf au niveau national dont trois originaires de Bouira. Abderrahim Takhlijt, frère du défunt, revient sur les péripéties de la longue hospitalisation et déclare que les promesses des responsables n'ont pas été tenues. «Il n'y a eu aucune prise en charge réelle de mon frère. Il a été rapatrié sans qu'il soit guéri, après juste un mois d'hospitalisation en France. A ma connaissance, il a été rapatrié à cause de problèmes financiers entre la CNAS et les hôpitaux français», dit-il. Il dénonce le deux poids, deux mesures des autorités en charge du dossier. «Comment se fait-il qu'il ait été rapatrié dans un état critique après seulement un mois d'hospitalisation, alors que d'autres victimes dont les cas étaient de moindre gravité devraient passer 18 mois ?», s'interroge-t-il. Selon notre interlocuteur, rencontré hier à Aghbalou, même après le rapatriement de son frère, sa prise en charge faisait défaut. «Tout ce qu'on a eu de la part des autorités, c'est un chèque de 5 millions de centimes. Le directeur de la santé de la wilaya et celui de l'action sociale (DAS) de Bouira n'ont pas tenu leurs engagements», déplore Abderrahim. C'est dans une profonde douleur que le corps de la victime a été accueilli par les habitants d'Aghbalou, a-t-on constaté sur place. Une marche de centaines d'élèves, étudiants et enseignants a été organisée, hier, vers la demeure du défunt. Même une délégation de l'université de Tlemcen était sur place. L'enterrement de Saïd Takhlijt aura lieu aujourd'hui.