Plus de 50 personnes ont été tuées et 120 autres blessées hier dans un double attentat à la voiture piégée dans une localité pro-régime de la banlieue de Damas, selon un dernier bilan fourni par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). «Le double attentat à la voiture piégée sur une place de Jaramana a fait 54 morts et 120 blessés, dont 23 dans un état très grave», a affirmé cette ONG, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins en Syrie. L'agence officielle Sana a affirmé qu'il s'agissait d'attentats-suicide à la voiture piégée. Situé à une dizaine de kilomètres au sud-est de Damas, Jaramana, où vivent en majorité des sruzes et des chrétiens, a déjà fait l'objet de trois attentats dans le passé. Selon le bilan provisoire du ministère de l'Intérieur, 34 personnes ont été tuées et 83 blessées dans «deux attentats terroristes» sur la place principale. Des restes de corps non identifiés ont été mis dans dix sacs. Une des voitures piégées roulait à contresens sur une rue principale lorsqu'elle a explosé, a indiqué un habitant du quartier, avant de préciser que beaucoup de gens se trouvaient aux alentours. L'une des explosions a eu lieu près d'une station-service. Des bouts de chair humaine étaient visibles sur le sol. Les rues de Jaramana étaient désertes après les explosions, alors que les habitants du quartier se précipitaient dans les hôpitaux avec les blessés ou chez les familles endeuillées. «Que veulent-ils de Jaramana ? La ville accueille des gens venus de toute la Syrie (...), que ce soit de Deraa (sud) ou de (la province druze) de Soueida», a lancé un habitant. «Que veulent-ils ? Ils veulent tuer les enfants en route pour l'école ?», a crié un autre. Les attaques se sont produites simultanément vers 6h30 (4h30 GMT). Elles n'ont pas été revendiquées dans l'immédiat, mais la simultanéité des explosions et le recours aux voitures piégées fait penser au modus operandi des groupes islamistes comme Al Qaîda. Depuis le début de la révolte contre le régime en mars 2011, qui s'est transformée en guerre civile à cause de la répression, les autorités attribuent les violences à des «groupes terroristes soutenus par l'étranger».