Un double attentat a ravagé mercredi une banlieue de Damas faisant au moins 38 morts et des dizaines de blessés, dernier épisode en date sanglant de la guerre en Syrie où les rebelles ont réussi à abattre pour la deuxième fois en moins de 24 heures un appareil de l'armée. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins en Syrie, a fait état de 38 morts et de 80 blessés dans les attaques à la voiture piégée à Jaramana, localité favorable au régime de Bachar al-Assad située au sud-est de Damas. Selon un bilan provisoire du ministère de l'Intérieur, 34 personnes ont été tuées et 83 blessées dans « deux attentats terroristes » sur la place principale. Des restes de corps non identifiés ont été mis dans dix sacs. L'une des explosions a eu lieu près d'une station-service. La façade d'un immeuble et des dizaines de voitures ont été fortement endommagées. Des bouts de chair humaine étaient visibles sur le sol. « Que veulent-ils de Jaramana? La ville accueille des gens venus de toute la Syrie (...), que ce soit de Deraa (sud) ou de (la province druze) de Soueida », a lancé un habitant. « Que veulent-ils? Ils veulent tuer les enfants en route pour l'école? » a crié un autre. Les attaques se sont produites simultanément vers 06H30 (04H30 GMT) dans la localité, où vivent en majorité des druzes et des chrétiens, et qui a été la cible de plusieurs attentats meurtriers à la voiture piégée ces derniers mois. Les attentats n'ont pas été revendiqués dans l'immédiat mais la simultanéité des explosions et le recours aux voitures piégées fait penser au modus operandi des groupes islamistes comme Al-Qaïda. Depuis le début de la révolte contre le régime en mars 2011, qui s'est transformée en guerre civile à cause de la répression, les autorités attribuent les violences à des "groupes terroristes soutenus par l'étranger". La guerre, qui a fait en 20 mois plus de 40.000 morts selon l'OSDH, ne connaît pas de répit avec les combats entre rebelles et soldats sur plusieurs fronts en particulier ceux d'Idleb et d'Alep dans le nord. Les insurgés cherchent à étendre leur contrôle sur le nord, le long des frontières turque et irakienne, alors que les troupes du régime tentent de neutraliser les rebelles dans une région allant du sud du pays via la capitale et jusqu'au nord-ouest, à Lattaquié.