Pour la troisième journée consécutive, la région de Selliana a vu, hier, défiler des centaines de manifestants, augurant de nouvelles violences avec les forces de l'ordre. Les protestataires se sont réunis dès la matinée suite au maintien de l'appel à une nouvelle manifestation de la centrale syndicale UGTT, pour réclamer le départ du gouverneur régional, Ahmed Ezzine Mahjoubi, un programme de développement économique pour cette région très pauvre et la libération de manifestants arrêtés en avril 2011. Nejib Sebti, secrétaire général du syndicat pour la région, a estimé qu'il n'y aurait pas de violence, du fait du retrait de la police. Selon le syndicaliste, «il n'y aura pas de violence car la police s'est retirée, mais il faut que le gouverneur parte pour que la grève cesse». Les commerces étaient fermés et, selon le syndicat, la grève a été suivie partout dans la ville et la région. Plus de 250 personnes avaient été blessées lors d'affrontements mercredi, dont les stigmates sont encore visibles. Par ailleurs, des tirs de bombes lacrymogènes ont été opérés sur des manifestants dans la localité de Kesra à 40 km de Selliana et un poste de police incendié. Le siège du parti islamiste Ennahda a été attaqué par des manifestants, selon des témoins.