Les handicapés, et particulièrement les non voyants en Algérie célèbrent la journée mondiale des personnes handicapées qui coïncident annuellement avec le 3 décembre, dans des conditions, le moins que l'on puisse dire, difficiles. Alors que les autorités publiques assurent être au chevet de cette catégorie de la population, cette dernière continue à peiner quotidiennement dans l'espoir de vivre dignement. Manque sinon absence de la formation, de l'emploi, de la prise en charge sociale, des infrastructures adaptées, de pensions….sont autant d'entraves qui compliquent d'avantage ce handicap. L'association nationale des personnes non-voyantes «El Irada» (Volonté) a interpellé les autorités ce dimanche lors du forum du journal El Moudjahid sur les innombrables carences qu'il y a lieu de combler afin d'assurer une vie digne. Le président de l'association M. Akkouche Abdelkrim a affirmé dans ce sens qu'environ 98% d'handicapés dont des diplômés endure le chômage et n'ont pour unique revenu qu'une maigre pension de 3000 Da attribuée dans le cadre du filet social. Selon lui, il y a lieu d'instaurer une pension spéciale pour handicapé dont l'acquisition sera un droit automatique et qui permettra aux bénéficiaires une vie décente. « Il y a eu une importante dégradation depuis l'indépendance. Au début des années soixante une lois fut signée par Benbella. Elle a été appliquée mais plus maintenant », s'indigne l'intervenant. Si les non voyants établis dans les grandes villes dont la capitale ont la chance d'avoir à leur disposition un environnement adapté, ce n'est pas le cas de tout les autres. Les conditions sont de plus en plus invivables à force qu'on s'enfonce dans les régions reculées du pays. Selon cette association qui compte quelques 8000 adhérents, le plus grand nombre de non voyants est concentré dans le sud du pays suivi par les grandes agglomérations telles Alger, Oran et Annaba. Les handicapés préfèrent d'ailleurs s'y installer vu les commodités disponibles. Pour la réouverture de l'EPIH Pour sa part, M.Bouassem Abdelkader, vice président de l'association chargé des affaires sociales a rappelé la nécessité de rouvrir l'Entreprise publique pour l'insertion des personnes handicapées (EPIH) ex-Enabros, laquelle employait quelques 3000 travailleurs. «Où est l'alternative après la fermeture de cette entreprise», s'interroge le conférencier. Et de rappeler que des centaines de parents de familles ont été traduits au chômage sans avoir obtenu leur droit. «Les plus chanceux avaient atteint l'âge de la retraite lors de la fermeture de l'entreprise. Les retraites sont toutefois maigres puisqu'elles ont varié à l'époque entre 9000 et 15 000 Da. Rares sont ceux qui ont atteint 20 000 Da». Selon lui, la solution n'est pas de fermer l'entreprise mais de l'assainir de façon à lui attribuer un mode de fonctionnement compatible aux règles imposées par l'ouverture du marché. A ses yeux, l'entreprise avait de fidèles clients parmi les entreprises publiques et pouvait continuer dans cette lancée.