L'on serait presque tenté de commettre une lapalissade, pour exprimer notre consternation devant cette mort si soudaine, tellement inattendue. Notre confrère, feu Zerrouk Chabane, avait l'air en si bonne santé, mercredi dernier, quand nous l'avions aperçu à proximité de notre rédaction… Cet homme d'à peine 58 ans, qui était si plein de vie, la mort l'a cruellement ravi aux siens, à ses proches, à ses amis et à ses lecteurs. La corporation perd en lui un grand journaliste et éditorialiste émérite, empreint de valeurs humaines, qu'il savait défendre avec autant de professionnalisme et de talent. C'est sous une pluie fine, comme autant de larmes versées par tous ceux qui l'aimaient, et en présence d'une foule compacte, qu'il a été inhumé, hier, à Constantine, au cimetière de Aïn El Bey. En plus des membres de sa famille et de ses proches collaborateurs, l'on a remarqué également la présence d'une pléthore de personnalités publiques, à l'instar du wali de Constantine, Noureddine Bedoui, d'hommes issus de la famille de la presse nationale et locale, d'hommes du monde de l'art et de la culture... Tous arboraient des mines graves, bouleversées… Voici quelques impressions, que nous livrons sur le vif. Omar Belhouchet, PDG d'El Watan, nous a déclaré avec une profonde émotion : «C'était un homme avec des qualités morales extraordinaires, un homme qui aimait le théâtre… il était simple, modeste, extrêmement mesuré ; j'ai beaucoup de peine à assister à son enterrement ; il était agréable, d'une douceur incroyable…». Pour sa part, Cherif Rezki, le PDG d'El Khabar, très touché également, nous dira: «C'est une grande perte pour sa famille, pour tout le monde… il était apprécié par tous, partout, à Alger, Constantine… Il avait des valeurs morales extraordinaires.» L'historien et sociologue, Abdelmadjid Merdaci, nous parlera aussi du défunt sur un ton triste : «Je le rencontrais régulièrement ; Chabane était très disponible, professionnel, d'une culture et d'une ouverture d'esprit exceptionnelles ; il faisait honneur à la presse arabophone.» Un jeune journaliste d'El Khabar, et très proche collaborateur du regretté Chabane, Zakaria Fetnaci, garde un souvenir indélébile de ce dernier : «Il était pour nous un père, plus qu'un responsable. Nous l'avons très rarement vu se fâcher ; il nous a appris le journalisme.» Que Dieu accorde consolation et apaisement à ses proches, et accueille le défunt en Son Vaste Paradis.