De l'avis général, de nombreux opérateurs privés, y compris ceux qui agissent dans le commerce formel, entourent d'un secret d'alcôve leurs bilans financiers afin d'échapper aux griffes du fisc. En Algérie, les opérateurs du secteur privé semblent rechigner à communiquer leurs comptabilités avec les différentes institutions administratives. «Dans le secteur privé, le système d'information statistique est parsemé de brèches», a déploré Abderrazak Henni, secrétaire général du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement. Celui-ci s'exprimait lors de la conférence sur le développement des informations industrielles organisée, hier, à la résidence Djenane El Mithak, en présence des représentants de l'Organisation arabe pour le développement industriel et minier (OADIM) et de la Banque islamique de développement. Le déficit en matière d'information statistique qui concerne ce secteur altère la coordination entre les différents organismes producteurs de statistiques, selon M. Henni. De l'avis général, de nombreux opérateurs privés, y compris ceux qui agissent dans le commerce formel, entourent d'un secret d'alcôve leurs bilans financiers afin d'échapper aux griffes du fisc. Le meilleur exemple est celui du nombre croissant des opérateurs qui refusent de se souscrire à l'opération de dépôt de comptes sociaux, procédure pourtant obligatoire. Contrairement au secteur privé, souligne encore l'orateur, l'information économique en rapport avec le secteur public demeure disponible. Pour le SG du ministère, l'Algérie, afin d'améliorer son système d'information statistique, a engagé une série de mesures. Il s'agit, entre autres, d'un projet de réalisation d'un centre d'information pilote en collaboration avec l'OADIM, le lancement en 2011 du premier recensement économique et la réalisation d'une banque de données économiques sur les différentes activités industrielles. La mondialisation impose, d'après Amour Brahiti, directeur général de la PME-PMI au ministère de l'Industrie, aux pays arabes de mettre en place des systèmes d'information «fiables» et «actualisés» à même de permettre aux entreprises privées ou publiques de gagner en compétitivité. La production de l'information économique «juste» et sa mise à disposition à temps sont essentielles à la prise de la «bonne décision», a estimé pour sa part Mohamed Benyoucef, directeur général de l'OADIM. La conférence de deux jours vise par ailleurs, d'après M. Henni, à faire connaître les informations industrielles dans les payas arabes, identifier les problèmes et échanger les expériences dans ce domaine. Ce responsable a plaidé pour la mise en place d'un système statistique arabe «unifié».