L'importance des nouvelles technologies dans la collecte de l'information industrielle ainsi que dans l'intelligence économique et l'artisanat, a été mise en avant, mardi après-midi à Alger, lors de la conférence sur le développement de l'information industrielle dans les pays arabes. Responsables, experts et universitaires ont ainsi souligné la nécessité pour les économies arabes de se doter de moyens technologiques et systèmes d'information adéquats notamment pour mieux protéger la propriété industrielle, développer l'intelligence économique et le secteur de l'artisanat. Intervenant à cette occasion, le directeur général de l'Institut national de la propriété intellectuelle (INAPI - Algérie), Abdelhafid Belmehdi, a plaidé pour l'incitation des entreprises économiques à la protection de leurs marques et brevets d'invention auprès de l'organisme pour lutter contre la contrefaçon. M. Belmehdi a expliqué que le nombre considérable de produits contrefaits sur le marché recommandait aux décideurs de veiller à une meilleure application des mesures existantes notamment en matière de protection de la propriété intellectuelle. Selon les données de l'Inapi, seules 631 des 18.000 SARL activant à Alger sont inscrites auprès de cet organisme. "Même dans les zones à grande activité industrielle les SARL ne recourent pas à l'enregistrement et au dépôt de leurs marques commerciales", a déploré M. Belmehdi. Il a ajouté toutefois que pour le 1er semestre 2012, les Sociétés à responsabilité limitée (SARL) détenaient le 1er rang en matière d'enregistrement et de protection des marques commerciales et brevets d'invention, les comparant aux SPA, et groupes publics. Pour un meilleur équilibre économique national, le conférencier a préconisé l'élaboration de données économiques précises, une coordination effective entre tous les intervenants du secteur industriel, et surtout l'instauration de programmes statistiques dans l'industrie. Pour sa part, Mohamed Bacha directeur général de la veille stratégique et des études économiques et statistiques au ministère de l'industrie a précisé que l'importance de l'intelligence économique résidait dans son volet pratique. "Le volet pratique de l'ntelligence économique, comme outil de collecte d'informations utiles pour les agents économiques, est l'élément le plus important", a-t-il dit, insistant sur le caractère "stratégique" de l'intelligence économique pour les entreprises. Choukri Benzaârour, directeur de l'Artisanat auprès du ministère du Tourisme a affirmé, quant à lui que le système d'information dont disposait le secteur visait à optimiser la gestion de cette activité à l'échelle centrale et locale. Il a ainsi souligné qu'l s'agissait grâce à cet outil d'effectuer des études de marché et de suivre l'état et l'évolution de la situation financière des 48 chambres de l'artisanat. Cependant, le responsable a relevé que l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans la gestion du secteur de l'artisanat "reste toujours faible" en Algérie. Divers thèmes sont programmés lors de cette rencontre de deux jours dont l'utilisation des nouvelles technologies, le programme statistique dans l'industrie, le rôle des statistiques et l'information industrielle dans la prise de décision et les moyens d'optimiser le transfert de données aux entreprises industrielles. A l'ouverture de cette conférence qui s'est déroulée en présence du directeur général de l'Organisation arabe du développement industriel et des mines (OADIM) Mohamed Ben Youcef, le secrétaire général au ministère de l'industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement Abderezak Henni a plaidé en faveur de la mise en place d'un système statistique arabe unifié. Il a précisé que ce système, qui s'inscrivait dans le cadre du développement des systèmes d'information industrielles arabes, sera appelé à accompagner le développement actuel des économies des pays arabes.