C'est parce que le costume traditionnel algérien renferme un pan de notre histoire qu'il doit être sauvegardé à travers ce genre de festival. Le Festival national de l'habit traditionnel est de retour, cette fois-ci au Bastion 23, avec pour thème choisi cette année «Coutumes et costumes en ville». Ainsi, plus d'une vingtaine de stylistes, brodeurs et couturiers viendront, du 7 au 12 décembre, montrer leur savoir-faire en matière de costumes traditionnels, femmes et hommes. Au cours d'un point de presse animé mardi en fin de journée, la commissaire du festival, Mme Aziza Aïcha Amamra, a eu du mal à reconstituer le costume masculin dans son intégralité. Comme il est d'une extrême rareté, elle s'est rabattue sur d'anciennes photos de tenues prêtées par des célèbres familles, à l'image de la famille de Hadj M'hamed El Anka, ou encore Hamoud Boualem. Façon singulière d'exhumer et de réhabiliter le costume d'antan. La conférencière a expliqué que si ce festival en est à sa deuxième édition, «ce second pas vient conforter notre espoir et notre volonté d'inscrire durablement cette manifestation dans le paysage culturel national. Notre ambition s'attache particulièrement aux jeunes générations qui n'ont que rarement vu ces costumes, en tentant de les intéresser à ce lien avec l'histoire sociologique de notre pays. C'est d'ailleurs dans cet esprit que la présente édition a comme titre ‘‘Costumes et coutumes'' pour souligner les interactions existant entre les manières de vivre et les manières de s'habiller. Inventorier ces modèles de vêtements, promouvoir leur beauté, c'est éventuellement rendre service aux arts et particulièrement au cinéma et au théâtre, où les costumiers participent activement à la véracité des scènes illustrant le passé», dit-elle. Le festival en question a donc pour but essentiel de faire connaître un pan de notre patrimoine et par-là même réhabiliter ce costume prestigieux. Cette manifestation, dédiée au costume traditionnel, se déclinera sous la forme de trois axes : exposition, ateliers et conférences. Le Bastion 18 accueillera une exposition de costumes prêtés par de grandes familles, datant des XIXe et XXe siècles. Quant au Bastion 23, il abritera les travaux de certaines grandes stylistes et artisanes, venues de plusieurs wilayas du pays, entre autres Alger, Blida, Oran, Tlemcen, Constantine, Miliana, Annaba et Laghouat. La sélection des participantes s'est faite sur la base de l'esthétique. Les prestigieuses maisons de haute couture, Nassila, Majda et l'Algéroise seront présentes avec tout leur savoir-faire. La commissaire reconnaît que plusieurs stylistes femmes se sont tournées vers le costume homme. Le public pourra aller également à la découverte d'une imposante documentation photographique sur le costume traditionnel, de même que certains tableaux, prêtés pour l'occasion par certains artistes peintres de référence, seront accrochés. On retrouvera ainsi une œuvre jamais exposée auparavant par l'artiste Souhila Belbahar. Le programme prévoit deux intéressantes conférences sur l'habit masculin et sur les changements survenus dans l'habit traditionnel. Le volet animation ne sera pas en reste. Un concert sera animé, ce samedi, à partir de 16h, par le chanteur chaâbi Didine Karoum. Un deuxième après-midi musical est programmé pour le mardi 11 décembre, à partir de 15h, avec l'artiste Goussem et sa troupe féminine, ainsi que des bouqalate. Il est à noter, par ailleurs, que le public pourra visiter le Festival de l'habillement traditionnel algérien tous les jours de 10h à 18h, week-ends compris. Les participants comptent consacrer la dernière journée du festival à la vente. Les portes du festival se refermeront par un défilé de mode qui se déroulera au palais de la culture, Moufdi Zakaria de Kouba.