La Coordination des archs, daïras et communes de Tizi Ouzou (CADC) a tenu hier un conclave à l'approche des dates commémoratives du 18 et 20 avril. La rencontre, qui s'est tenue au CFPA d'Azazga, a été l'occasion pour les délégués de réagir au débat relatif au retour des brigades de gendarmerie en Kabylie. Le climat d'insécurité, régnant dans la région, a suscité un débat sur le renforcement du dispositif sécuritaire, autorisant les autorités à annoncer la mobilisation des moyens de sécurité, y compris le corps de la gendarmerie « là où la population le demande ». C'est cette évolution du discours des autorités et des acteurs politiques de la région qui a fait sortir de leurs gonds les délégués des archs. Ils s'inscrivent en faux contre cette analyse faisant le lien entre le climat d'insécurité et la délocalisation des brigades de gendarmerie, en mettant en garde contre le retour de ces dernières. Mustapha Mazouzi, délégué, actuellement sous le coup d'une plainte de l'ex-wali de Tizi Ouzou, a déclaré : « Nous avons organisé des rencontres avec la population, et aucun citoyen n'a parlé du retour de ce corps de sécurité. L'insécurité touche toutes les régions du pays et n'a rien à voir avec l'absence des gendarmes. La coordination de la commune de Tizi Ouzou a lancé récemment une pétition qui a réuni 20 000 signatures pour la fermeture des lieux de débauche, qui sont réellement l'un des foyers de l'insécurité. » Tous les délégués, qui se sont relayés lors de ce conclave, sont revenus sur le sujet et ont averti contre le risque d'embrasement au cas où l'on mettrait à exécution les déclarations citées. « Aucun gendarme n'a été jugé à ce jour et l'on nous parle aujourd'hui de leur retour », a-t-on martelé. L'autre sujet débattu lors de ce conclave a été le renforcement organique du mouvement des archs, afin d'accompagner les négociations et la mise en œuvre de la plate-forme d'El Kseur, sur laquelle le gouvernement s'était engagé l'année dernière. « Le dialogue est plus difficile à mener que la protestation », a affirmé le délégué Mazouzi, ajoutant qu'il faut capitaliser les acquis du mouvement, citant, entre autres, la défiscalisation des opérateurs économiques, l'indemnisation et le statut des victimes du printemps noir. Il était également question de renouveler la composante du conseil permanent de la CADC, structure du mouvement, fonctionnant entre deux conclaves. Le même délégué dira : « Ce conseil a la tâche de représenter le mouvement en permanence et de répondre aux déclarations émanant de toutes les parties. Il nous arrive d'être plus prompts à répondre à la presse qu'à certaines remises en cause provenant du pouvoir. » Bélaïd Abrika, quant à lui, a apporté des éclaircissements à propos de la déclaration de Ouyahia qui a évoqué des rencontres avec des délégués des archs, même en dehors des cycles de négociation. « Je suis le porte-parole de la délégation qui m'a mandaté à rencontrer le chef du gouvernement dans le cadre de la feuille tracée. »