Les familles des trois victimes de la collision des deux chalutiers le Azzedine et le Sidi Brahim, survenue le 8 mars au large de Ghazaouet, sont toujours dans l'expectative. Les disparus n'ont pas encore été retrouvés à ce jour, ce qui inquiète davantage leurs proches. « Passés les trois jours après le drame, l'opération de recherche entreprise par les services concernés s'est estompée. Depuis, même si nous avons perdu l'espoir de les revoir vivants, nous voulons retrouver leurs corps », affirment, tristes et dépités, les membres des familles endeuillées. Aujourd'hui, ils sont déterminés à reprendre les recherches par leurs propres moyens (une aide de l'Etat est souhaitable) par le biais d'une entreprise française La Copetech-SM, basée à Marseille. Dans des correspondances transmises au commandement des gardes-côtes et au wali de Tlemcen, les familles des victimes sollicitent ces autorités pour l'octroi d'une autorisation pour la réalisation d'une inspection sous-marine. L'opération porte essentiellement sur des recherches sous-marines à l'emplacement où les deux chalutiers ont coulé pour retrouver les corps des victimes. Concernant le choix de la société française, il s'avère que celle-ci posséderait le matériel adéquat pour ce genre d'opération. « Leur ROV (robot) peut effectuer des inspections qui peuvent durer jusqu'à neuf heures sous l'eau et il est capable de retourner des épaves. Le plus important, c'est qu'il a la possibilité de remontage des corps. Ils sont disposés à venir à Ghazaouet dès que l'autorisation sera octroyée », expliquent-ils. A l'heure actuelle, aucune autorisation n'a été obtenue par les demandeurs, mais nous croyons savoir que les autorités compétentes s'apprêtent à envoyer un corailleur. Une décision qui ne semble pas satisfaire les familles des victimes, en ce sens que le matériel en question ne serait pas adéquat. « Il y a beaucoup de risques avec ce matériel. Nous craignons un autre drame », argumentent les marins de Ghazaouet. Le 8 mars 2006, deux chalutiers, tous feux éteints, selon les premiers éléments de l'enquête, s'étaient télescopés à l'aube, alors qu'ils mouillaient au large de l'ancien Nemours. Treize pêcheurs avaient été secourus. Malheureusement, trois marins sont toujours portés disparus.