La cité Ouarsenis, ex-DNC, de Reghaïa a frôlé la catastrophe dans la soirée de vendredi, un peu avant minuit. Vers 23h, un incendie a été provoqué par la défaillance d'un compteur d'électricité, selon les premières observations. Le feu s'est propagé dans tous les placards du premier étage d'un immeuble avant qu'il ne soit maîtrisé par les habitants qui, heureusement, ont eu le réflexe de couper l'alimentation en gaz du bâtiment. L'incendie a mis tous les résidents de la cité en alerte. Une fois le feu maîtrisé et les quelques blessés légers enregistrés transportés à l'hôpital, les jeunes de la cité se sont mis à exprimer leur colère à travers une manifestation de rue. Aussi se sont-ils rassemblés au centre-ville pour bloquer la route menant vers Reghaïa plage avec tout ce qui leur tombait sous la main : pierres, troncs d'arbre, pneus et autres objets pour ensuite mettre le feu à tout ce qui brûle. Ce n'est qu'après l'intervention des forces de l'ordre et celle du P/APC qui a rassuré les citoyens que leurs doléances seraient prises en charge dès le lendemain (samedi) que les jeunes habitants mécontents ont évacué les lieux. La manifestation a duré près de deux heures, dont une bonne partie pour un affrontement entre les protestataires et les forces de l'ordre, nous a-t-on dit. Une source locale nous a déclaré que les manifestants ainsi que tous les résidents de la cité accusent l'entreprise qui a procédé au renouvellement des compteurs d'électricité il y a deux ans, Sonelgaz. Tout le monde pense que les compteurs installés sont d'une mauvaise qualité et que le fait qu'ils soient groupés est pour beaucoup dans les problèmes qui se posent depuis leur remplacement. « Avant ce passage au numérique », ironise un citoyen qui soupçonne de « la contrefaçon des compteurs », il n'y a jamais eu de problèmes pareils, mais « depuis deux ans, nous enregistrons des cas presque chaque semaine. Apparemment, même les câbles utilisés ne sont pas conçus pour véhiculer toute cette charge électrique », disent les habitants. A Sonelgaz, on privilégie cependant la piste du « sabotage » parce que « cela a déjà eu lieu par le passé » et que « les installations effectuées sont conformes aux normes » bien qu'aucune piste ne soit écartée. Quant au regroupement des compteurs (plus d'une quinzaine dans un placard) dont se plaignent les habitants, il est destiné à « lutter contre le piratage ». « C'est ce qui semble déranger le plus quelques citoyens », confie une source proche de Sonelgaz qui souligne que de nombreuses plaintes ont été déposées par l'entreprise à ce sujet.