Ce cadre est chargé aussi d'établir un rapport détaillé sur les raisons de l'arrêt de la production et le conflit opposant la direction aux travailleurs. L'enquête intervient au moment où les voix se multiplient pour revendiquer les salaires et dénoncer le traitement réservé par les pouvoirs publics aux usines de céramique de l'Est dans le cadre de la liquidation des entreprises. Le sit-in, observé samedi dernier, devant le siège de la direction générale de l'ECE, par les travailleurs affiliés à l'usine d'Oued Athmania, sans salaire depuis décembre 2005, est venu ajouter à la complication de ce dossier qui indispose le gouvernement. Les syndicalistes, fraîchement élus de l'usine d'Ibn Ziad, ont fourni à l'enquêteur leur version de l'histoire conflictuelle qui paralyse leur outil de travail. Suite à un bras de fer, qui a duré plusieurs mois, les travailleurs ont, semble-t-il, pris les choses en main pour renouveler leur syndicat et interdire au directeur l'entrée, en attendant les résultats des négociations avec la SGP-produits rouges. Parmi les griefs retenus contre la direction à l'époque, figurent « le non-paiement de la majoration des salaires décidée depuis le 1er janvier 2004 et le gel de l'argent de la mutuelle depuis 1996 ». Les grévistes revendiquaient aussi « la vérité sur l'emploi de cet argent et le non-paiement des cotisations à la CNAS et des factures de Sonelgaz, au moment où l'usine marche très bien », nous affirmait un syndicaliste. Le paiement des salaires, qui se faisait en espèces, depuis plus de deux années, constituait lui aussi un grand point d'interrogation. La cessation de paiement a entraîné, par ailleurs, la coupure de l'électricité et du gaz par Sonelgaz et la rupture des approvisionnements en matière première, ce qui a entraîné l'arrêt de la production et ce, depuis le 18 mars. Les 165 travailleurs de l'usine attendent depuis cette date un signe des pouvoirs publics, jusqu'à l'intervention du wali pour leur redonner espoir. M. Boudiaf, pourra-t-il faire face à l'inertie de la SGP et agir pour répondre aux revendications des travailleurs qui ne veulent que préserver leur outil de travail ?