Pour la troisième fois en six mois les travailleurs du complexe SNTA de Khroub se sont rassemblés devant le siège de l'UGTA de Constantine, en signe de protestation contre l'attitude de l'union de wilaya vis-à-vis du conflit qui les oppose à la section syndicale du complexe. Les manifestants (près de 200 personnes) ont exprimé, jeudi, leur dépit face aux portes fermées du bâtiment syndical et tout ce que cela signifie comme soutien à une section décriée par la majorité écrasante des travailleurs. Ces derniers multiplient les initiatives pour forcer l'union locale de Khroub et l'union de wilaya à organiser une assemblée générale élective et défient « le syndicat fantoche » de décrocher une légitimité par les urnes. Depuis son installation, il y a deux années, la section syndicale en question est accusée de faire le jeu de l'administration de l'usine et celui de certains cadres syndicalistes qui gèrent leurs comptes au détriment des intérêts des travailleurs. Mohamed Bazine, membre du conseil syndical de l'union de wilaya et travailleur à la SNTA affirme que « Hadj Mehdi (responsable de l'union de wilaya ndlr.) a vendu la SNTA en contrepartie d'un poste de travail pour son fils ». En outre, de nombreux manifestants qui se sont rapprochés de nous avancent qu'ils ne s'expliquent pas le fait que la section syndicale refuse d'aborder la question des salaires avec l'administration. « Cette dernière, ajoutent-ils, pèse de tout son poids et ne ménage aucun moyen pour garder ses hommes à la tête de cette section ». Par ailleurs, les travailleurs qui ont initié au début du mois en cours une pétition pour le même motif, signée jusqu'à aujourd'hui par plus de 600 travailleurs sur les 850 que compte le complexe, menacent d'arrêter la production si leurs sollicitations continuent à être ignorées par le syndicat. Les délégués du personnel ont adressé, pour leur part, un message au syndicat d'entreprise dans lequel ils expriment leur soutien quant aux démarches initiées pour la défense des intérêts des travailleurs. Les délégués ont joint également leur voix à celle des travailleurs pour dénoncer la section en place en écrivant : « Quant au groupuscule de pseudo syndicalistes que tout un chacun sait dans quelles conditions ils sont installés et pour quel objectif ils roulent, ils ne peuvent en aucun cas atténuer la détermination des travailleurs ».