Les carences et les difficultés que rencontre le système des soins en Algérie ont été largement décryptées, hier, par les nombreux intervenants lors d'une journée d'étude organisée par l'Unité de Recherche en Sciences Sociales et Santé de l'Université d'Oran (GRAS). Abdelhamid Aberkane et Ghrib Mohamed, anciens ministres, ont pris part à cette rencontre à côté d'un panel de professeurs, des praticiens ainsi que des chercheurs universitaires. Le professeur en sociologie, M. Mohamed Mebtoul, de l'Unité de recherche organisatrice de cet événement, a affirmé que «l'objectif principal est de faire une analyse de façon rigoureuse accompagnée d'une critique». «Il s'agit à présent, selon lui, d'ouvrir de nouvelles pistes en matière de recherches et des perspectives pour un meilleur accès à des soins de qualité et un bon accueil du patient». M. Mebtoul estime que «la santé repose sur une dimension sociale». Evoquant les lois sanitaires (de février 2002) et celle de la réforme hospitalière (janvier 2003), l'ancien ministre de la Santé, le Professeur Abdelhamid Aberkane, déplore que ces deux mesures importantes n'aient pas connu de suite. Ce professeur a exposé à l'assistance un état des lieux du secteur qu'il a eu à gérer durant les années 2000 en signalant le manque de culture d'évaluation à tous les niveaux. L'ancien ministre a lancé un appel aux chercheurs, professeurs, responsables et élus pour l'ouverture d'un débat national sur ce sujet. Pour lui, malgré qu'il soit doté d'un grand nombre de structures sanitaires et hospitalières, le secteur de la santé n'arrive pas à jouer pleinement son rôle. Enfin, la deuxième intervenante de cette journée d'étude, la consultante Mme Marie-France Grangaud a évoqué les différentes modalités du financement du secteur de la santé en Algérie en comparaison à d'autres pays développés.