C'est un véritable abus de pouvoir que vient de commettre l'union locale de l'UGTA, à Annaba, eu égard à la décision d'écarter trois syndicalistes de d'Algérie Poste. En effet, élus par les travailleurs de cette entreprise et installés officiellement dans la section syndicale, Keddi Mounir, Tebbib Mohamed et Refai Toufik ont été destinataires le 10 septembre d'une décision d'arrêt de toute activité syndicale. Motif : Dépassements. Le document signé par le secrétaire général de l'union locale, A. Hamzaoui, ne précise pas la nature des dépassements ayant motivé cette décision, qualifiée, par ailleurs, d'arbitraire. Ce dépassement, les syndicalistes écartés l'expliquent par le fait qu'ils ont dénoncé un abus caractérisé de la part de celui qui est censé protéger la volonté des travailleurs dans le choix de leurs représentants syndicaux. Toujours selon les plaignants, «l'ordre établi par cette section locale de l'UGTA, qui agit vraisemblablement contre les intérêts des travailleurs, est pour A. Hamzaoui sacro-saint». Il aurait fallu aux syndicalistes réfractaires «de ne pas s'opposer aux trois rectificatifs du P.-V., où à chaque fois il ajoute des noms qui ne sont autres que des colistiers de son parti satellite le FND, dont la liste des candidats est paradoxalement conduite par Hmarnia Tayeb, le secrétaire général de l'union de wilaya de Annaba». Pour services rendus, l'union locale a voulu coûte que coûte qu'ils conduisent le syndicat de l'entreprise Algérie Poste dont les caisses des œuvres sociales sont constamment renflouées par les cotisations des travailleurs. Mais les jeunes cadres syndicalistes victimes de cette UGTA ne comptent pas subir en silence cet abus. Première mesure, ils ont adressé une lettre à Abdelmadjid Sidi Saïd pour lui faire part des opérations de fraude qui ont marqué les élections syndicales de leur entreprise. Documents à l'appui, ils ont expliqué en détail ces pratiques qui, selon eux, n'honorent pas l'UGTA. «Nous sollicitons votre intervention rapide à l'effet de corriger cette aberration laquelle intervention permettra de redorer le blason de l'union locale et de wilaya après avoir été terni par leurs représentants», estiment-ils. Depuis plusieurs années, faut-il le souligner, l'UGTA de Annaba est constamment critiquée par les travailleurs de différentes entreprises. Il ne se passe pas un jour sans que des sit-in ne soient observés devant son siège. Sa crédibilité est en décadence, et ses rangs sont souvent désertés par les travailleurs pour aller grossir ceux des syndicats autonomes. «L'UGTA mérite mieux», concluent les syndicalistes en question. Leïla Azzouz
Oued Eddheb et Bouguentas sous les ordures
L'absence de civisme et le manque d'efficacité des services techniques communaux de la ville de Annaba sont à l'origine d'une dégradation très avancée du cadre de vie dans les quartiers de Oued Eddheb et de Bouguentas de la cité de la Plaine Ouest au chef-lieu de wilaya. Ce sont les habitants eux-mêmes qui l'affirment sans détour, qualifiant leurs cités de «décharge publique qui rendent les lieux infréquentables». Des mesures urgentes sont plus que nécessaires pour débarrasser ces quartiers de l'insalubrité et de la saleté qui risquent d'engendrer un problème de santé publique, estiment-ils. L'absence de moyens matériels et humains est, en partie, à l'origine de la prolifération d'ordures ménagères au niveau de ces deux quartiers, affirment certains agents techniques communaux, qui révèlent que le ramassage des déchets domestiques ne se fait pas régulièrement. A cela, il faut ajouter le manque de discipline des habitants qui ne respectent ni les horaires, ni les lieux de dépôt d'ordures. La récente campagne de nettoiement des villes, enclenchée à l'appel du chef de gouvernement, Abdelmalek Sellal, n'a pas donné la prise de conscience escomptée quant à la préservation du cadre de vie. La ville de Annaba et ses cités périphériques présentent depuis longtemps déjà, un visage de désolation avec des eaux stagnantes visibles à longueur d'année, des fuites d'eau et des crevasses au niveau des rues et ruelles. Un petit tour devant le lycée technique en plein centre-ville, confirmera cette image lugubre tant des tonnes d'ordures se partagent la rue avec les usagers. D'autres campagnes de volontariat sont donc nécessaires si on veut restituer le titre de Coquette à la ville de Annaba, qui est perdu depuis longtemps. T. G.