Le problème qui oppose la section syndicale d'Algérie Poste de Annaba à l'union locale UGTA se complique davantage. Ils étaient hier plus de 100 travailleurs à dénoncer, à travers un sit-in, le non-respect par l'UGTA de leur volonté de choisir librement leurs représentants syndicaux. En effet, en un temps record, l'instance syndicale a établi trois P.-V. d'installation de la commission syndicale de cette entreprise publique, rajoutant à chaque fois des personnes exclues lors du vote des travailleurs. Renseignements pris, c'est pour des raisons électorales que ces personnes «indésirables» ont été imposées par l'union locale. En effet, H'marnia Tayeb et Hamzaoui Abdenacer, respectivement secrétaires généraux de l'union de wilaya et de l'union locale de l'UGTA, sont candidats sur la liste du parti controversé, le FND, que représente localement le député Tliba Baha-Eddine. Soutenue par les syndicats d'ArcelorMittal, de la SGS et de l'éducation nationale, la commission syndicale représentée par Keddi Mounir a adressé une lettre de dénonciation au wali, à l'UGTA et à l'inspection du travail dans laquelle elle demande leur intervention «d'autant plus que le trafic est flagrant» : la première promesse non tenue aux représentants de la commission syndicale de la remise avant-hier, du vrai et premier P.-V., lequel devait être pris en considération. Rien n'a été fait, au grand dam des syndicalistes contestataires. En effet, occupés par les meetings du parti FND, le secrétaire général de l'union locale, Hamzaoui Abdenacer, et celui de l'union de wilaya, H'marnia Tayeb, ont chargé le porte-parole de l'UGTA, Friteh Kamel, d'arranger la situation, et ce, en présence des services de la Sûreté locale. Au rendez-vous, les membres de la commission en l'occurrence Keddi Mounir, Reffai Toufik et Tebib Mohamed, ont été, selon eux, tout simplement chassés du bureau de Hamzaoui, le secrétaire de l'union locale, après avoir «oublié» qu'ils avaient promis de rectifier le P.-V. «C'était une promesse mensongère dans le but d'étouffer toute voix contestataire durant l'organisation des activités du parti FND ; d'autant plus que notre sit-in coïncide avec l'un des meetings», affirment les représentants de la commission syndicale. N'ayant pu joindre les deux politiciens, en campagne, nous avons contacté le directeur d'Algérie Poste, qui précise : «Notre administration est neutre ; je ne dois prendre en considération que le dernier P.-V. Le syndicat a sa tutelle au niveau d'Alger ; s'il y a eu falsification de P.-V., c'est à eux de régler le problème car le conflit ne nous concerne pas.» De leur côté, les représentants des travailleurs dénoncent : «Toutes ces magouilles s'expliquent par notre intérêt à défendre les travailleurs. Il faut se déplacer dans les bureaux de poste et voir dans quelles conditions les agents travaillent. A titre d'exemple, à la poste centrale les sanitaires n'existent pas, il n'y a pas de chaises...»