Les armateurs algériens sont revenus de l'assemblée générale de Commission internationale pour la conservation des thonidés avec de bonnes impressions sur les prestations de la délégation du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques qui a eu à défendre les intérêts de l'Algérie. Pour la première fois, des armateurs algériens de la pêche au thon ont participé à l'assemblée générale de l'ICCAT (Commission internationale pour la conservation des thonidés) qui s'est déroulée du 12 au 19 novembre à Agadir, au Maroc. Longtemps opposés aux pratiques de l'administration qu'ils n'ont eu de cesse de dénoncer, au prix de mille tourments avec la justice, les représentants des armateurs Bouaroudj et Boudemagh, qui exploitent chacun deux thoniers, sont revenus avec de bonnes impressions sur les prestations de la délégation du MPRH (Ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques) qui a eu à défendre les intérêts de l'Algérie. A Agadir, l'ICCAT a accordé 100 tonnes de plus au quota de l'Algérie qui est de 143,83 t - 1,073 % du total des captures autorisées en Méditerranée qui est de 13 400 t - ce qui lui fait en tout 243,83 t pour 2013 et probablement 2014. Cela reste une bien faible dotation, comparée à celles des années 1990 et 2000, où le quota national a frôlé les 2000 t. Puis le TAC (Taux de capture autorisé) de Méditerranée est tombé de 32 000 à 12 500 tonnes face à la baisse drastique des populations de thons qui ont failli disparaître. Si le quota algérien a baissé en même temps que le TAC, c'est en 2010 que le plus gros a été soustrait. 450 tonnes sur les 618 ont été attribuées à 3 pays qui les ont réclamés au motif que l'Algérie, absente à cette réunion, ne disposait pas de thoniers pour pêcher par ses propres moyens. En effet, le MPRH, cautionnait jusque-là une pratique illégale, celle dite des quotas papiers, où le quota algérien était cédé au prix fort à des pilleurs de thon. Pratiques mises partiellement au jour par l'affaire d'Annaba en juin 2009. Les choses auraient-elles changé au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques depuis la nomination du gouvernement Sellal ? Les réponses sont globalement affirmatives, mais nul n'est allé jusqu'à délivrer un chèque en blanc au nouveau ministre, qui bénéficie pour l'instant de la bienveillance et du délai de grâce accordé à tout nouveau venu. Le passage de ce secteur, longtemps entre les mains partisanes du Hamas (MSP), à celles d'un grand commis de l'Etat, ancien secrétaire général du ministère de l'Agriculture, a été perçu comme un signe de la volonté en haut lieu de mettre fin à une gestion, le moins qu'on puisse dire désordonnée.