Routes en mauvais état, embouteillage à longueur de journée, bruit, cadre de vie dégradé sont autant de désagréments que subissent les résidants. La situation dure depuis des années, les autorités publiques sont au courant, mais n'osent pas appliquer la réglementation. La présence des grossistes et des vendeurs de pièces et accessoires de «casse-auto» devient insupportable pour les habitants de la commune de Gué de Constantine. Si ces commerçants voient leur négoce prospérer, les citoyens, eux, n'en récoltent que de la «poussière» et le «stress». Routes en mauvais état, embouteillage à longueur de journée, bruit, cadre de vie dégradé, sont autant de désagréments que subissent les résidants. «Les cités d'habitation ont été transformées en une véritable zone industrielle. Les quartiers ont fini par perdre leur cachet urbain», indique, exaspéré, un habitant. Selon lui, les localités les plus touchées sont Aïn Zaïda et Casenave, la première spécialisée dans la vente de produits de la casse, alors que la seconde est occupée par les grossistes dont l'approvisionnement «est à l'origine de tous les maux que connaît cette municipalité». Il y a quelques semaines, le wali délégué a tenté de remettre de l'ordre, en interdisant l'accès des poids lourds dans la journée. Une décision qui a provoqué la colère des commerçants qui ont entamé une grève illimitée. Une action qui a fait fléchir les autorités locales. Pour les habitants, ce bras de fer remporté par les grossistes est synonyme de victoire «du mal sur le bien». «Il est anormal qu'une poignée de commerçants imposent leur diktat au détriment de milliers de résidants», s'indigne un autre citoyen. Selon lui, à plusieurs reprises, des habitants sont montés au créneau pour exiger l'amélioration de leur cadre de vie et la préservation de leur quiétude. «Un groupe de jeunes avaient même bloqué la route, il y a quelques mois», ajoute notre interlocuteur. Hélas, les intérêts des résidants semblent être passés en arrière-plan des préoccupations des responsables. Il y a quelques jours, raconte un jeune chauffeur clandestin rencontré sur place, une ambulance a été bloquée dans un embouteillage monstre. Le malade transporté était dans un état grave et devait être évacué en toute urgence à l'hôpital Zmirli. Solution extrême, les médecins ont dû le sortir de l'ambulance et le déplacer sur un brancard jusqu'au premier véhicule à l'autre bout de l'embouteillage et le transporter dans une voiture privée. «Cet incident n'est pas le premier et ne sera forcément pas le dernier. Nous avons toujours eu du mal à évacuer nos malades», ajoute notre interlocuteur. Pis encore, l'état des routes n'est pas pour arranger les choses. Si une partie des voies n'est toujours pas bitumée, d'autres tronçons, ayant bénéficié de travaux, connaissent une dégradation rapide en raison du passage des poids lourds. Conséquence, les habitants sont continuellement exposés à la poussière en été et la gadoue en hiver. Pour les riverains, la seule solution envisageable est le déplacement de ces commerces dans un lieu approprié, loin des centres urbains. «Actuellement, les autorités publiques sacrifient la santé des citoyens pour les intérêts des commerçants», se désole un habitant, qui appelle à des décisions courageuses en mesure «au moins d'assurer un minimum d'ordre sur la voie publique».