Les autorités n'ont rien fait pour faire respecter les règles, près de deux ans après la promulgation de l'arrêté obligeant les constructeurs à respecter les normes. El Qaria, une localité située dans la commune de Dar El Beïda, a du mal à afficher l'image d'une cité urbaine et moderne. Ayant pour accès principal la rue des Frères Achouri, cette agglomération est constituée principalement de constructions individuelles et de coopératives immobilières dont une grande partie est toujours en chantier. Livrés à eux-mêmes, les habitants souffrent des conséquences du mauvais état des routes tout au long de l'année et de l'absence d'une prise en charge des différents aspects de la viabilisation et de l'aménagement urbain dignes d'une cité située à une vingtaine de kilomètres seulement du cœur de la capitale. « En hiver, les artères sont submergées par la boue, et en été, ce sont des tas de poussière qui couvrent les chaussées et les façades des bâtisses. La poussière pénètre à l'intérieur de nos maisons et nos enfants la respirent », témoigne un commerçant installé dans la rue principale depuis plusieurs années. Certes, plusieurs particuliers ont bâti sans se soucier du respect des règles de l'urbanisme, « mais les autorités locales n'ont rien fait pour faire respecter ces règles, près de deux ans après la promulgation de l'arrêté obligeant les constructeurs à respecter les normes et les délais », rappelle un habitant qui « déplore l'image qu'offre ce quartier ». Le marché des fruits et légumes, qui est « improvisé » sur la rue principale et que les vendeurs informels envahissent, constitue une source permanente d'ennuis pour les riverains. Les nuisances sonores dues aux klaxons à longueur de journée et les interminables embouteillages générés par la concentration des marchands ambulants au milieu de la chaussée, sont le lot quotidien des habitants de cette localité. La route bloquée durant la journée, les trottoirs squattés par les charretiers et les camionnettes rendent l'accès presque impossible au reste de la ville. « Les gens sont obligés de se faufiler entre les passants pour pouvoir accéder à la poste. En ce qui me concerne, je crains d'être agressée ou volée à chaque fois que je sors de la poste après avoir retiré ma pension », raconte une femme âgée qui estime que « toute cette anarchie rend les lieux peu sécurisés ». L'image peu reluisante reflétée par El Qaria est accentuée par l'abandon des opérations d'assainissement, comme l'ont souligné certains habitants. L'opération de collecte des déchets est défaillante, des ordures sont visibles partout et à n'importe quel moment de la journée. On souligne également les chantiers quasi abandonnés, dont un en état de fouilles, ce qui constitue un danger permanent pour les enfants qui transforment ces lieux en terrain de jeu. L'absence d'une gare ou d'une station de bus à l'intérieur de cette cité pénalise les habitants qui sont contraints de marcher jusqu'à la route nationale où ils doivent attendre les bus desservant le chef-lieu de la commune ou les localités avoisinantes. Aucune ligne de transport n'est assurée pour les habitants de cette localité. Pas de projets pour El Qaria Les travaux engagés pour l'aménagement de la route principale n'ont jamais abouti, au moment où d'autres localités de la commune ont été destinataires de budgets conséquents. Concernant les défaillances relevées dans l'opération de collecte des déchets, M. Kebir, chef de cabinet du P/APC de Dar El Beïda, accuse la population de la dégradation des équipements destinés à contenir les poubelles. Les camions de ramassage des ordures trouvent également des difficultés pour accéder à la décharge publique. Le manque de civisme de certains citoyens, qui jettent des déchets partout et ne respectent pas les horaires de collecte, est également mis en exergue par le même responsable. L'APC a lancé également le projet de l'aménagement de la structure abritant le boulodrome en marché de proximité pour dégager le centre-ville et absorber l'informel.