Le lotissement Oued El Ouahch, qui comprend près de 300 habitations construites durant les années 1980, est dans une situation insupportable. Hormis le raccordement du site au réseau de gaz naturel, aucun aménagement d'importance n'a été consenti sur les lieux. Les habitants, à travers leur association de quartier, ne cessent pourtant d'attirer l'attention des autorités sur leurs conditions de vie désastreuses, vu la dégradation des lieux. D'innombrables lettres, nous assure-t-on, ont été adressées à maintes reprises aux instances compétentes. Mais l'attente dure toujours, car aucune solution n'est venue les soulager de leurs problèmes quotidiens. L'impraticabilité de la voie est l'un des plus épineux problèmes auxquels sont confrontés automobilistes et piétons. Les conducteurs en savent quelque chose, eux qui ont tissé une relation privilégiée avec les mécaniciens auto. Pour les piétons, la situation est pire : en hiver, ils pataugent dans la gadoue, en été ils avalent à plein nez la poussière soulevée par le passage du moindre véhicule. D'ailleurs, hormis les vieilles Renault 4, véhicule préféré des transporteurs clandestins, aucun chauffeur de taxi ne prend le risque de faire le trajet, synonyme d'aventure et d'ennuis mécaniques certains. Sur l'étroit – et unique – tronçon menant au lotissement, il est courant d'observer des embouteillages monstres durant la journée. Le soir, l'éclairage public défaillant favorise les actes de malveillance. A la confluence de deux cours d'eau Le problème d'accès au site a été accentué par le lancement de 888 logements sociaux participatifs dans le cadre du programme du président de la République. Selon l'association de quartier, les travaux ont provoqué l'engorgement de tous les avaloirs. Un déversement à ciel ouvert des eaux usées est également constaté. «Tous les réseaux d'évacuation des eaux usées sont obstrués, ils sont emplis de déchets solides. Un manque flagrant de caniveaux de drainage des eaux pluviales est à signaler aussi», nous dit le président de l'association. Quand il pleut, le ruissellement des eaux le long de la pente provoque à son tour de gros désagréments, car le lotissement est situé entre l'oued M'sioune et Sidi Ahmed. Il reçoit également le ruissellement des eaux pluviales de tout le versant de Bouyala, grande cité où sont érigés plusieurs immeubles d'habitation et villas ainsi que de nombreux sièges d'administrations publiques et privées. Les propositions de l'association pour résoudre ce problème ne manquent pas. Parmi elles, l'idée d'une boucle au sein du lotissement pour une meilleure fluidité de la circulation. «En cas d'urgence, les ambulances ne peuvent pas atteindre les habitations se trouvant sur les cimes du lotissement», nous précise le président de l'association. Vaines promesses Cette solution demeure provisoire dans l'attente du lancement du projet de la route à partir de la bibliothèque de Bouyala jusqu'au lotissement. Selon le président de l'association, l'étude a été finalisée par un bureau d'études, le SETA de Annaba. Dans une note d'information adressée par l'association à l'ensemble des résidants du lotissement, il est fait référence aux promesses du maire quant au règlement de l'état déplorable de la route principale, du projet de la route bibliothèque-lotissement, du projet de l'escalier, l'aménagement de la boucle et de la prise en considération des réserves émises par l'association quant au projet d'assainissement pluvial. C'était lors de la réunion du début de l'année écoulée. Depuis, c'est le silence radio du côté des autorités. Certes, les habitants d'Oued El Ouahch vivent dans des villas cossues et se sentent bien dans leur demeure,mais, en sortant de chez eux, ils sont happés par un environnement qui ne cesse de se dégrader.