Après les rencontres d'Alger et d'Oran, c'était au tour de Constantine d'abriter les ateliers préparatoires de la conférence nationale de la réforme de la justice prévue avant la fin de cette année. Le regroupement qui a eu lieu à l'université islamique Emir Abdelkader de Constantine, les 23 et 24 septembre, est le deuxième du genre tenu dans le même établissement après les rencontres régionales sur la réforme de la justice organisées le 24 juin et présidées par Tayeb Belaïz, ministre de la Justice et garde des Sceaux. La rencontre de Constantine, qui s'inscrit dans le cadre des débats engagés depuis quelques semaines au niveau de la corporation pour enrichir les recommandations de la commission nationale de la réforme de la justice installée par le président de la République en 1999 et qui a livré ses conclusions le 11 juin 2000, avait traité durant deux jours le volet de la valorisation des ressources humaines pour lequel le projet de réforme de la justice a réservé une place importante. Cela s'explique d'ailleurs par la participation imposante d'une centaine de hauts cadres de la justice, dont des magistrats de la Cour suprême, du Conseil d'Etat, des cours et des tribunaux ainsi que des cadres du ministère de la Justice, des représentants des corps constitués et toutes les parties ayant un lien direct avec la justice. Prenant la parole en ouverture des travaux, Mohamed Azrou, chargé des études au ministère de la Justice, fera un long flash-back pour rappeler la genèse et les objectifs du projet de réforme de la justice avant de tracer les grandes lignes qui devaient constituer la matière des débats lors des trois ateliers installés pour la circonstance. S'il est vrai que la formation des magistrats, la déontologie de la profession et la formation du personnel et des auxiliaires de la justice ont été les principaux thèmes retenus pour ces ateliers, il n'en demeure pas moins que des questions lancinantes ayant trait au statut de la magistrature, le droit à la stabilité, la protection du magistrat contre toute forme de pression durant l'exercice de ses fonctions et l'instauration d'un système de promotion basé sur la compétence et la qualité des services ont été au centre des débats. A ce sujet, les participants ne manqueront pas d'insister sur la nécessité d'entreprendre des actions concrètes en vue de couvrir les besoins et les exigences d'un bon fonctionnement des services judiciaires tout en élevant le niveau de formation de ces magistrats, en particulier avec l'introduction de nouvelles méthodes pédagogiques et l'actualisation des programmes qui devront intégrer de nouvelles matières comme la cybercriminalité, le blanchiment d'argent, l'assistance judiciaire internationale et les droits de l'homme. Notons qu'à l'instar des autres rencontres régionales, les recommandations des ateliers de Constantine seront étudiées au niveau d'une commission nationale installée au ministère de la Justice .