La cité 100 Logements du douar Benziane dans la commune de Bordj El Kiffan, construite en 1987 dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire (RHP), vit l'indigence au quotidien. La première pierre y a été déposée par la wilaya en 1985 pour la construction des habitations. Les citoyens n'en ont bénéficié qu'en août 1988. « Le laisser-aller qui affecte la cité perpétue une situation contre laquelle elle a été construite au tout début », s'emporte Skandri Rachid, responsable de l'association Essalem de la cité des 100 Logements. Un décor des plus hideux s'offre à ceux qui s'y hasardent. Hassan Hattab de sinistre mémoire, susurre-t-on sous cape, serait du patelin. Enserrées par les bidonvilles du côté de l'oued El Hamiz, les habitations, pour l'essentiel, construites en R+1, renvoient un décor nous rappelant des contrées peu amènes. L'association se fait fort, dans ce capharnaüm de défendre les habitants. « Le nom ne recouvre pas toute la réalité. Déjà que pas moins de 300 maisons se sont rajoutées cette dernière décennie, à celles existantes. Un propriétaire a morcelé et vendu des terrains à des privés. La commune de Bordj El Kiffan en a fait de même. Aussi, une autre appellation plus appropriée est prévue », indique notre interlocuteur. Les problèmes, les habitants en pâtissent depuis leur installation sur les lieux. Les revendications pour lesquelles a été créée ladite association sont persistantes. Les exécutifs successifs de la commune de Bordj El Kiffan, « ne font pas trop cas de leurs doléances ». Les commodités comme le gaz, l'électricité, ne sont installées que quelques années plus tard. « Ce n'est qu'en 1991 que les attributaires ont été raccordés à l'énergie électrique. Bien que des infrastructures d'accompagnement ont été prévues dans le programme, aucune n'a vu le jour. La poste, le dispensaire, l'école ainsi que le pont se font toujours attendre. De plus, les constructions ne disposaient que de deux chambres et une cuisine », relève M. Skandri. Se trouvant à quelque 6 km du siège de l'Apc, les résidants sont dans l'obligation de faire un crochet par la localité Kahouet Chergui. Pour ceux qui préfèrent effectuer le parcours à pied, il suffit qu'ils empruntent le pont brinquebalant qui enjambe oued El Hamiz. » Les résidants réclament ainsi la construction d'un pont pour les automobilistes. Celui déjà existant s'affaisse par pans entiers. Le projet permettra de désenclaver leur cité qui s'est agrandie de quelque 300 autres constructions. De plus, le lit de l'oued est occupé sur plusieurs mètres. Des détritus sont visibles sur toute sa longueur. Un semblant de route, toute cabossée, qui se réduit par endroit du fait de l'existence des constructions, est visible. En 1994, les travaux ont été entamés sans que les résidants voient leur point d'orgue. Des pans de trottoirs sont également visibles le long des façades des habitations à l'aspect peu plaisant tant la décrépitude est partout. « Entamé par les services de la commune, le projet en question s'est arrêté sans que l'on sache les raisons. Les routes se dégradent et chaque saison apporte son lot de souffrances. Les habitants en pâtissent surtout avec l'arrivée de la saison des pluies. Un bourbier est là pour les en empêcher », indique notre vis-à-vis. Aussi, l'alimentation en gaz de ville est réclamée par les habitants. « Les quartiers alentours en ont bénéficié et on se sent lésés alors que le réseau passe à quelque 150 m de notre cité », s'emporte le représentant des résidants. A cet effet, ces derniers sollicitent les autorités locales afin qu'ils participent au financement du projet de raccordement. 180 millions de centimes ont été déjà payés par plus de 250 familles. Malgré leur situation plus que modeste, des familles de faible bourse se faisaient un honneur de participer à la collecte. Sonelgaz participe à hauteur de 170 millions à l'extension du réseau. Nos tentatives pour joindre le président d'Apc ou l'un des membres de l'exécutif se sont avérées vaines.