«50% du programme LSP ne sont pas réceptionnés», dira le wali. D'où la nécessité de mener une enquête. Les logements LSP, confiés à des promoteurs privés mais aussi publics ont pris une dizaine d'années pour être livrés et certains ne le sont toujours pas. A son installation dans la wilaya d'Oran, le wali Abdelmalek Boudiaf a donné des instructions pour booster les chantiers à l'arrêt et prendre les mesures répressives contre les promoteurs défaillants. Deux ans après les directives du wali, la majorité des projets LSP ne sont toujours pas réceptionnés. «50% du programme LSP ne sont pas réceptionnés», dira le wali lors de son allocution face aux représentants du quartier des Planteurs qu'il a visité le dernier jour de l'année 2012. Le wali a également relevé le manque de transparence dans l'établissement des listes des bénéficiaires de ces logements par les promoteurs privés. Il a ainsi demandé aux services de sécurité d'ouvrir une enquête sur le dossier du programme LSP et des promoteurs défaillants et contrevenants avec la loi régissant la procédure de distribution de ce type de logements. Cette enquête risque d'aboutir à l'annulation des agréments de bon nombre de promoteurs privés à Oran. A Haï El Yasmine, des chantiers sont à l'arrêt depuis des années et les souscripteurs attendent depuis une dizaine d'années au moins de pouvoir bénéficier des logements dont ils ont réglé le payement, généralement par crédit bancaire. Ils sont de ce fait en phase de remboursement d'un crédit pour un logement qu'ils n'ont pas encore habité ! «Je continue à vivre dans un logement loué, je règle mensuellement le loyer à hauteur de 25 000 DA et je rembourse les mensualités du crédit contracté auprès d'une banque avant la promulgation du crédit bonifié. On se demande comment on nous laisse otage des promoteurs privés. Y a-t-il une instance en mesure de les contrôler et de leur faire payer le calvaire qu'ils nous font vivre ?», dira un père de famille souscripteur à un logement LSP à haï El Yasmine. «On nous a fait payer une trentaine de millions de cts pour les VRD alors qu'au niveau national, les souscripteurs aux logements LSP ne sont pas soumis à cette charge financière supplémentaire», fera savoir un souscripteur aux logements LSP de la commune d'El Karma, le projet sis sur la route des showroom des véhicules. D'autres bénéficiaires de logements LSP confieront qu'ils ont payé des dessous de table au promoteur lui-même, «une centaine de millions de cts en espèce, en sus du prix du logement fixé par l'Etat». Une autre entrave à la loi est commise par des promoteurs immobiliers qui bénéficient de terrains avec un rabattement de 80% sur le prix pour réaliser des logements LSP mais y construisent des logements promotionnels. L'enquête des services de sécurité touchera-t-elle à ces promoteurs-là qui se disent avoir les bras assez longs pour ne pas être inquiétés ? On verra…