Le représentant du gouvernement a relevé diverses insuffisances et des défaillances Pas du tout content du taux de logements réalisés jugé très insuffisant compa-rativement à plusieurs autres wilayas et du rythme d'avancement des travaux dans les chantiers, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, qui effectuait avant-hier une visite de travail et d'inspection à Bouira, n'a pas caché sa déception et a dû faire de nombreuses remontrances aux responsables locaux. Au cours de sa tournée qui l'avait emmené à. M'chedellah, à Ahnif dans la même daïra puis à travers de nombreux quartiers du chef-lieu de wilaya, le représentant du gouvernement et ses collaborateurs ont relevé diverses insuffisances et des défaillances dont certaines sont qualifiées de typiques à cette wilaya. Le ministre parlera même d'un phénomène spécifique constaté dans cette région quand il évoquera le cas des chantiers abandonnés par les entreprises réalisatrices. Pourtant «la réglementation et les lois sont claires», dira-t-il avant de sommer les responsables de l'administration présents à la réunion de travail tenue à la fin de la visite, de porter plainte contre les entrepreneurs défaillants. A tour de rôle le ministre et ses collaborateurs avaient insisté sur les faibles résultats rendus par la wilaya durant l'année 2006, en matière de logements et d'habitats réalisés. Ainsi, il est mentionné que durant l'année 2006, la wilaya de Bouira n'a pu réceptionner que 1351 logements tous types confondus, sur un programme global de 22.000 logements. Pour l'administration locale, ce retard est justifié en partie par les lenteurs administratives notamment, au niveau de la CNL, pour les dossiers des logements LSP. Mais cela a été démenti par M.Boukhari, l'un des principaux collaborateurs du ministre qui n'a pas manqué de faire sa petite enquête quant à l'envoi et la réception des dossiers CNL des bénéficiaires. Le ministre devait souligner, à propos du lourd retard accusé dans la réalisation des programmes, que la défaillance est causée par les lenteurs qui caractérisent la passation des marchés et se situe de ce fait au niveau de l'administration. «Vous n'avez jamais manqué de crédits, l'argent a été toujours disponible mais où est la contrepartie? Les résultats ne sont pas bons et je dois le dire brutalement et sèchement», ne cessait de marteler le représentant du gouvernement face à un wali qui ne savait quoi dire. «Pour emprunter les propos d'un ancien ministre de la Planification, je dois dire que Bouira est un paquebot de restes à réaliser», enchaîna le ministre avec un petit zeste d'humour. Concernant l'extension de la ville au détriment des terres agricoles, Hamimid avait réitéré son refus catégorique et conseilla en ce sens d'opter pour la promotion des villages et des villes environnantes pour la création de nouvelles cités construites en habitat intégré, c'est-à-dire des ensembles d'habitations dotées de toutes les commodités et des équipements utiles. Le déficit en foncier et le vieux bâti dont souffre la wilaya de Bouira, ont été soulevés à l'occasion, et le représentant du gouvernement a été catégorique sur la préservation de la propriété privée, qui est garantie par la Constitution dira-t-il, néanmoins «l'Etat prendra en charge le diagnostic de vulnérabilité, ensuite c'est à l'administration locale et à ses partenaires de trouver les mécanismes adéquats pour démolir et reconstruire dans le cadre prescrit par la réglementation». Se montrant menaçant à l'égard des entrepreneurs, le ministre parlera, enfin, d'un fichier qui vient d'être créé par son département où désormais, seront inventoriées toutes les entreprises défaillantes passibles de sanctions. Pour l'année 2007, la wilaya de Bouira est appelée à produire un minimum de 5000 logements. Le défi est lancé et c'est à l'administration locale et à ses services compétents de le relever.