Les ports pourraient être paralysés dans les prochains jours. Réunie hier en session extraordinaire, la Coordination nationale des syndicats des ports d'Algérie (CNSPA) a décidé d'observer deux journées de protestation en guise de refus des décisions prises par le gouvernement de privatiser les ports. La décision a été prise, selon la CNSPA, à l'unanimité des conseils syndicaux et la date qui a été fixée pour cette action est les 16 et 17 avril. Les syndicalistes des ports ont qualifié d'« insensées et d'irresponsables » les déclarations des pouvoirs publics de vouloir confier à des intérêts privés la gestion des ports de commerce et à Sonatrach les terminaux à hydrocarbures (Arzew, Skikda et Béjaïa). Se disant conscients du rôle stratégique que revêt le secteur portuaire pour l'économie nationale, la CNSPA rappelle néanmoins sa position affichée pour le dialogue et dit rester « ferme et intransigeante dans sa décision de faire valoir sa revendication légitime et responsable ». La coordination nationale des quatorze ports du pays a rejeté le plan de privatisation mis en place par le gouvernement. La CNSPA réitère enfin sa disponibilité au dialogue et à la concertation. Les activités des ports du pays ont été à plusieurs reprises perturbées au courant de l'année 2005. Le mois de décembre 2005, deux journées de grève ont été observées par les syndicalistes pour dire non à la privatisation. Les activités du port d'Oran, concerné par la privatisation, étaient fortement perturbées dans ses trois segments, notamment le fret, suite à un mouvement de grève en octobre 2005. Le grief qui était retenu à cette époque à l'autorité portuaire était d'avoir décidé toute seule la privatisation de certaines activités d'exploitation. Une année auparavant, 15 000 travailleurs des ports débrayent à travers le pays. A l'origine, toujours le projet du gouvernement de privatiser les ports et d'ouvrir leurs capitaux.