«Ce débrayage montre clairement un service public précaire. Il est temps de mettre fin à cette situation», dit un usager habitant une commune rurale. Finalement, le débrayage, selon le syndicat des postiers, a mis la lumière sur un service public obsolète, gangréné par le manque de liquidité, les coupures récurrentes de connexion et d'électricité. Ce service dispose d'un personnel mal formé. Les files d'attente interminables dévoilent une défaillance en matière d'accueil. Les clients qui souffraient sans broncher ont pu crier leur ras- le-bol à l'occasion de cette grève qui a pénalisé tout le monde. Les clients ont eu l'occasion de dénoncer le calvaire qu'ils endurent dans certaines agences comme l'exigüité des bureaux. Les salles d'attente sont dépourvues de sièges suffisants pour les personnes âgées, les malades et les handicapés. Ces derniers prennent souvent leur souffle assis parterre. «Ce débrayage montre clairement un service public sinistré. Il est temps de mettre fin à cette situation», confie un sexagénaire habitant une commune rurale. Les anecdotes de passe-droits, de corruption, de vols et de détournements de fonds, dont plusieurs dossiers ont été traités par la justice, sont multiples. Si à Oran, la charge de travail des agences postales est assez soutenue, dans plusieurs petites communes de la wilaya d'Oran, c'est presque la paralysie. «Tous les jours, il y a un problème. C'est le même refrain du manque de liquidités, de connexion, d'ordinateurs en panne…etc», explique un client. Même le registre de doléances des agences postales, ne fait plus bouger les responsables. Il est temps de casser le monopole d'Algérie Poste et offrir un service public acceptable. «Il m'arrive de s'absenter plusieurs demi-journées pour retirer ma paie, c'est inacceptable», se plaint un salarié. Les employés avouent qu'ils n'ont pas les moyens de travail pour satisfaire les besoins des clients.