Lors d'une rencontre régionale avec sa base militante organisée, hier, au musée du moudjahid de Mila, Ali Fawzi Rebaïne a dénoncé le mode de gouvernance. Il a décrié dans leur ensemble les «méthodes antidémocratiques» utilisées par le pouvoir pour se maintenir en place. «Je me demande quelle est cette sacrée démocratie où les mandats présidentiels ne sont pas limités et où le candidat du système dispose comme bon lui semble de moyens colossaux publics.» Il a également interpellé le gouvernement sur la transgression des lois, s'agissant de la présentation de ses bilans d'activités au premier magistrat du pays. «C'est uniquement aux élus du peuple qu'échoit la mission de contrôle de l'action de l'Exécutif», a-t-il martelé. M. Rebaïne a aussi insisté sur l'obligation «de l'ANP de se consacrer à ses prérogatives constitutionnelles de protection des intérêts des citoyens contre les abus de pouvoir ; c'est pourquoi, à Ahd 54, nous sommes convaincus de la nécessité de mettre sur pied une armée moderne et professionnelle, loin des accointances avec le politique». L'orateur a de même tiré à boulets rouges sur la concentration des pouvoirs entre les mains du chef de l'Etat. «Nous récusons le fait que le chef de l'Etat cumule les fonctions de président de la République et de ministre de la Défense.» S'inscrivant en faux contre le projet de révision de la Constitution, il a, au passage, pourfendu l'administration et les walis quant à la mobilisation immodérée des fonds publics durant les élections au profit de certains candidats qui arrangent parfaitement les calculs du système en place.