La commune de Seddouk a organisé durant une semaine, depuis le 1er avril, des festivités commémorant le 135e anniversaire de l'insurrection de 1871 en Basse Kabylie, sous la houlette du cheikh El Haddad. La commémoration a été, cette année, organisée conjointement par l'association des activités de jeunes de cheikh Aheddad et les notables du village Seddouk Oufella. « Il est temps que cheikh Aheddad soit reconnu à sa juste valeur de personnalité ayant marqué l'histoire du pays. Pourquoi les festivités ne se dérouleraient pas au chef-lieu de la wilaya avec appel aux historiens pour enrichir la commémoration de l'événement ? », dira M. Bouzerzour, responsable de la communication au sein du comité d'organisation. Profitant de l'occasion, les proches de la famille Aheddad entendent engager le projet de création d'une fondation qui s'occupera de la gestion de tout le patrimoine historique du leader charismatique de l'insurrection. « Nous voulons un cadre qui va au moins permettre le transfert des ossements de notre aïeul du cimetière de Constantine à son village natal », dira un descendant de celui qui, un certain 8 avril 1871 et sur la place du marché de Seddouk, s'était adressé à la population pour proclamer la rébellion armée contre le colonialiste français. Beaucoup reste à faire en effet pour réhabiliter les acteurs et la géographie de l'insurrection, une des plus marquantes et des plus tragiques avec son lot de déportés vers la Nouvelle-Calédonie. Depuis l'indépendance en effet, les deux sites historiques situés à El Kalaâ d'Ath Abbas (Ighil Ali) et à Seddouk Oufella n'ont pas bénéficié de projets de restauration. La maison de cheikh Aheddad a dû son salut aux citoyens de la région qui l'ont reconstruite grâce aux efforts conjugués des volontaires. Ce qui a permis à l'Etat d'organiser en 1971, lors du 1er centenaire de l'insurrection, une fête grandiose qui a duré un mois et qui a vu défiler 4 ministres et plusieurs personnalités politiques et historiques. Depuis, les cérémonies sont organisées modestement par les gens du village. Il aura fallu attendre l'année dernière pour voir les pouvoirs publics décider d'une opération de restauration partielle.