Le syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo), bureau de Constantine a organisé, hier, une assemblée générale à la salle de conférences El Mizania, sise à la zone Palma. Plusieurs points ont été débattus, entre autres le transfert d'une agence (officine étatique) de l'entreprise nationale de distribution des médicaments (Endimed) de la commune de Constantine implantée à la cité Bellevue, vers Ali Mendjeli, et ce sans passer par la direction de la santé publique (DSP) ; ce qui est considéré dans le numerus clausus comme «une infraction aux dispositifs réglementaires», selon Abdelkrim Bouherid, président de wilaya du Snapo. «Aucune mesure réglementaire n'a été prise en compte lors de ce transfert; l'officine en question n'ouvre pas droit à l'exercice à Ali Mendejeli, celle-ci étant suffisamment couverte en pharmacies; même la distance réglementaire n'a pas été respectée. Il faut rappeler aussi que les pharmaciens au chômage postulant à la DSP sont prioritaires pour activer dans ces lieux», a-t-il argumenté. Afin de s'opposer à cette «violation de la loi», 180 pharmaciens ont signé hier une pétition portant sur la fermeture de l'officine en question laquelle sera transmise à l'Endimed. Ils donnent un délai de dix jours pour que les choses changent en faveur des pharmaciens, sinon ils entameront une grève qui concernera en premier, selon les affirmations du président de wilaya, ceux activant à Ali Mendejeli. Cette action pourrait, a-t-il affirmé, s'élargir à tout le territoire de la wilaya. L'inscription des psychotropes dans l'ordonnancier et le «harcèlement» des services de sécurité en cas de délivrance de ces substances, qui, pour une raison ou une autre n'auront pas été signalés, sont les autres problèmes évoqués par une pléiade de pharmaciens de la ville. Notre interlocuteur expliquera que le pharmacien est parfois «dépassé». «La signalisation de la vente d'un psychotrope dans l'ordonnancier s'intègre dans l'inscription de bien d'autres médicaments détaillés dans les tableaux A et C réservés aux substances vénéneuses qui sont prescrites pour les malades cardiaques, les cancéreux et même ceux souffrant de la tyroïde. Le contrôle sécuritaire est légitime, seulement c'est la dignité du pharmacien qui est en jeu; ce dernier est entre le marteau et l'enclume : la sécurité qui le harcèle au quotidien, et les délinquants et autres toxicomanes qui eux sont prêts à tout pour s'approvisionner en psychotropes ; souvent ils auront recours au mensonge pour sauver leur peau en balançant un pharmacien quelconque, même si ce dernier ne leur a pas vendu le produit», a-t-il déploré. La corporation a décidé à cet effet, d'interpeller le wali pour une meilleure lecture des textes relatifs à l'inscription des substances vénéneuses. Par ailleurs, la même corporation a dénoncé la fermeture «arbitraire» d'une officine d'un de leurs confrères au motif d' «enquête judiciaire». Dans un cas pareil, précise le président de la Snapo, «on ne procède pas à la fermeture de l'officine, on remplace le pharmacien interpellé par la justice, et l'activité continue normalement ».