«Pour la mise en place d'un processus de protection de la population civile sahraouie et de surveillance du respect des droits de l'homme au Sahara occidental», tel est le thème d'une conférence internationale qui aura lieu, aujourd'hui, au Sénat (palais du Luxembourg) à l'invitation de Leïla Aïchi, sénatrice et membre de la commission des affaires étrangères du Sénat. Paris. De notre correspondante
Au cours de cette journée seront abordés la situation au Sahara occidental, le rôle de la Minurso, la portée de son mandat ; les récentes missions au Sahara occidental ; le rôle des assemblées parlementaires ; les instances internationales, lieux d'action et de solidarité avec le peuple sahraoui ; droits humains, droits des victimes, quel agenda pour la transformation du conflit ? Une résistance culturelle pour le respect du droit ; populariser et mobiliser pour le respect des droits de l'homme au Sahara occidental et enfin quelles perspectives pour les échéances à venir ? La rencontre sera présidée par Régine Villemont, présidente de l'Association des amis de la RASD-France, par Pierre Galand, sénateur belge, honoraire et président de la Coordination européenne du soutien au peuple sahraoui et par l'ambassadeur Stéphane Hessel. Avec la participation de MM. Jean-Luc Onckelinx, ancien fonctionnaire des Nations unies, Eric Sottas, ancien secrétaire général de l'Organisation mondiale contre la torture, Jens Holm, député du Parlement suédois, Mmes Saïda Bounab, députée, présidente de l'intergroupe parlementaire Algérie-RASD, Christiane Perregaux, membre du Birdhso (Bureau international pour le respect des droits humains au SO), MM. Carlos Martin Béristain, auteur de L'Oasis de la mémoire ; Gianfranco Fattorini, représentant permanent auprès des Nations unies à Genève, pour la défense des droits de l'homme, Sébastien Boulay, anthropologue, maître de conférences Université Paris Descartes, Abba El Haissan, juriste, représentant de la RASD auprès de la Cour des droits de l'homme et des peuples de l'Union africaine, Tom O'Bryan, chargé de la campagne sur les droits de l'homme de Western Sahara Campaign, Mmes Josefa Milan Padron, Claude Mangin-Asfari, Hilt Teuwen et Alexandra Kapitanskaya, animatrices des campagnes pour la libération des prisonniers politiques sahraouis en Espagne, France, Belgique et Etats-Unis. A l'occasion de ce colloque, la sénatrice de Paris, Leïla Aïchi, «s'alarme et dénonce l'alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce, malgré les graves violations des droits de l'homme constatées par les ONG humanitaires». La sénatrice, membre de la commission des affaires étrangères du Sénat français, rappelle que le territoire placé sur la liste des territoires non autonomes des Nations unies, le Sahara occidental et ses habitants subissent pourtant l'occupation marocaine depuis près de quarante ans. «Aujourd'hui, les Sahraouis sont privés du droit d'administrer leur propre terre. Prenons garde que, par désespoir, l'extrémisme ne l'emporte si aucune solution légitime n'est trouvée, et que le Sahara occidental ne se transforme en un nouveau Nord-Mali…». Par ailleurs, dans une question orale, la sénatrice a interpellé le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, sur la situation politique au Sahara occidental qui «semble être dans l'impasse, tandis que la condition des réfugiés sahraouis constitue un véritable sujet de préoccupation». «Il faut affirmer avec force le principe d'autodétermination des Sahraouis et s'interroger sur l'évaluation du travail de la Minurso», a-t-elle souligné. Et d'interpeller le chef de la diplomatie française : «Dans cette perspective, quels sont les efforts entrepris par la France pour redynamiser le processus onusien et pour que les Sahraouis puissent enfin se prononcer sur leur propre destinée ?»