Après avoir présenté, à la librairie générale d'El Biar à Alger, son premier recueil de poésie intitulé «Plume passionnée», paru en France aux éditions Edilivre, Leïla Legmar a tenu à faire un crochet par Biskra, où elle a vécu durant plus de 20 ans, avant de regagner Lyon où elle vit actuellement. La semaine dernière, elle a animé une séance de vente-dédicace au club des retraités de l'éducation nationale de la Reine des Ziban. D'emblée, ce bout de femme, véritable pile électrique tant elle déborde d'énergie communicative, s'affirme comme une grande poétesse maîtrisant parfaitement les langues arabe et française. Née en 1946 à Bougaâ d'un père ayant été mobilisé pour les Première et Seconde guerres mondiales et jouissant de ce fait de la double nationalité, elle a quitté l'Algérie en décembre 1993 au plus fort des turbulences politico-religieuses parce que, dit-elle, «on voulait m'imposer un nouveau mode de vie.» Après avoir obtenu ses diplômes en informatique et réussi ses concours de recrutement, elle a travaillé au quai d'Orsay à Paris. Puis, elle a passé quelques années en Egypte et à Bahreïn aux ambassades de France. Son amour de la langue et une sensibilité à fleur de peau la poussent alors à écrire des poèmes sur tous les thèmes de la vie : le pays natal, les instants indélébiles de son enfance, la famille, les enfants, la nature, la mère, le soleil, la foi, la mort, le silence, la nostalgie, l'amitié, la tolérance et l'amour. Ce sentiment-là, l'amour qui demeure pour elle l'ultime quête de toute vie «étant entendue que l'amour de soi, des autres et de la vie aide à forcer la chance à s'occuper de nous», dit-elle, est à la source de son appétit de la vie et de l'écriture. Même la défection de la muse, compagne inévitable et maîtresse parfois récalcitrante des poètes ciseleurs de la langue et esthètes des émotions indicibles, inspire Leïla Legmar. Dame au grand cœur, fidèle à ses amis d'enfance tout autant qu'à ses émois de femme amoureuse impénitente de l'Algérie, elle offre aux amateurs de poésie une œuvre de 135 pages remplie de tendres passions et dénotant d'une grande expérience des humains et de la houle insondable qui les meut de l'intérieur. «Plume passionnée» est incontestablement un condensé poétisé de sa vie et de ce que celle-ci lui a apporté de beaux et de sublimes mais aussi de regrettables et de douloureux. Maintenant que l'Algérie a retrouvé son appétence pour les arts et la littérature, Leïla Legmar aspire à trouver un éditeur national pour une seconde œuvre poétique qui est en gestation, car, «même si je vis en France, mon cœur est toujours algérien, mes pensées son toujours destinées à l'Algérie et je veux aller à la rencontre de mes lecteurs naturels.», a-t-elle confié.