Un tour dans les quartiers périphériques laisse le visiteur pantois face au spectacle qui s'offre à lui : un amoncellement de sacs-poubelles et tessons de bouteilles d'alcool. Batna, ville propre, cela se conjuguerait plutôt au futur. A moins de consentir les mêmes efforts que ceux consacrés au centre-ville et à sa périphérie. En effet les résultats du travail fourni par les services communaux sont apparents sur les grandes artères qui traversent la ville, mais les ruelles adjacentes à ces axes gardent leur aspect d'avant. Cette situation est tributaire de l'éradication totale des commerces informels qui se sont déplacés vers ces venelles et peut-être aussi à l'interdiction de boissons alcoolisées, puisque les consommateurs parsèment les lieux du contenant une fois le contenu consommé, et ce sans gêne aucune. Les tenants des charrettes et des tables n'ont, eux non plus, aucun respect vis-à-vis des espaces qu'ils occupent quotidiennement avec leur marchandise et jettent sinon leurs emballages, leurs fruits et légumes pourris à même le trottoir. Une ballade dans les quartiers périphériques (Kechida, Parc à Fourrage, Z'mala, Bouakkel, cité des 1200 Logements) laisse le visiteur pantois face au spectacle que ceux-ci lui offrent : amoncellement de sacs-poubelles et tessons de bouteilles d'alcool souillent l'environnement. A Batna, pour rappel, il n'existe aucun débit de boissons alcoolisées alors que le nombre de consommateurs ne cesse d'augmenter. Le seul lieu où s'approvisionnent les adeptes de Bacchus est l'unique dépôt de la ville. Les clients n'ont d'autre choix que d'emporter leur produit pour le consommer dans la nature. Une fois vidées, canettes et bouteilles sont jetées, parfois aux abords mêmes d'écoles primaires où les enfants arrivent avant les éboueurs. Sinon, au-delà de 18 h, ledit dépôt est relayé par les revendeurs à la sauvette et là on peut même se payer le luxe de se faire livrer à domicile. Qu'attendent en fait les autorités pour autoriser l'ouverture d'établissements propres à ce type de commerce qui paradoxalement et jusqu'à preuve du contraire n'est pas interdit ? Et c'est à juste titre que dans une correspondance adressée par la Fédération nationale des fils de chahid (FNFC) au chef de daïra de Batna, il est fait mention de l'agression que subit l'environnement dans la périphérie de la ville. «La fédération détient un enregistrement vidéo du phénomène de consommation d'alcool et de rejet de bouteilles et de canettes dans les champs agricoles», est-il souligné dans l'écrit. Des agriculteurs se sont insurgés face à cette situation et se sont plaints auprès des représentants de la fédération : «Nous n'arrêtons pas de ramasser les bouteilles et les canettes qui parsèment nos champs chaque matin.» Par ailleurs, les auteurs de la lettre évoquent avec beaucoup d'amertume les tas de détritus qui s'amoncellent à la cité Lombarkia (Parc à Fourrage), un quartier périphérique. Les sacs-poubelles et autres déchets, tant ménagers que solides, sont jetés partout sauf là où il faut à cause de l'absence de toute surveillance et autre volonté de dissuasion. En outre, les membres de la fédération tiennent à attirer l'attention du chef de daïra sur la prolifération anarchique des ralentisseurs qui, selon eux, ne tiennent compte d'aucune norme conventionnelle.