Âgé aujourd'hui de 89 ans, l'ancien champion d'Algérie d'équitation en 1968 porte toujours de l'intérêt à tout ce qui touche à la noble compagnie de l'homme, le cheval. Doyen des cavaliers du «Sersou», Feghouli Hadj Benaouda a créé, sous l'impulsion de ses quatre fils, une grande écurie à Tiaret et participe ainsi au développement de l'élevage équin en Algérie. La passion du cheval se transmet de père en fils chez les Feghouli. Un petit coup d'œil sur les murs du bureau résume à lui seul toute l'épopée de cette famille qui ne jure que par le cheval. Des trophées superbement accrochés aux murs, ponctués de tableaux où l'on aperçoit Hadj Benaouda, jeune cavalier montant un beau barbe, «Taguine», sont là pour témoigner de l'amour et de la passion qu'on voue à l'élevage mais aussi à l'équitation. Rencontré au bureau que tient son fils, patron d'un grand groupe «GTF», Hadj Benaouda reste lucide et s'est remémoré facilement ses premiers galops alors qu'il n'était âgé que de 10 ans. «J'ai intégré la jumenterie en 1946. Mon travail touchait à tout. J'étais à la fois palefrenier, dresseur puis cavalier à la faveur de mes aptitudes qui n'ont pas manqué d'intéresser les responsables du haras national Chaou-Chaoua». En plus de l'art de monter et de gagner les courses, Hadj Benaouda se faisait plaisir de faire danser les chevaux. Il cite «Fouta» qui danse si bien d'ailleurs. Beaucoup d'illustres personnages sont passés par là pour monter en sa compagnie, et de citer feu Kaïd Ahmed, Idir Aït Amrane, Rachid Benaïssa, l'actuel ministre de l'Agriculture. Hadj Benaouda a vu grandir beaucoup de jeunes cavaliers en leur inculquant le b.a.-ba de l'équitation. Certains en sont devenus de grands champions. Disposant pour le compte de la famille d'une cinquantaine de chevaux, M. Feghouli Hadj Benaouda a transmis le témoin à ses fils, notamment à Hadj Ahmed qui dispose actuellement des meilleurs étalons et poulains du pays, qu'ils utilisent avec succès dans les différents meetings organisés par la Société des Courses hippiques et du pari mutuel (SCHPM). L'écurie Feghouli dispose de bons sujets, à l'exemple de «Nour El Melss» et la championne «Nihad», deux pur-sang arabes considérés comme les meilleurs produits locaux. En guise de souvenirs, Hadj Benaouda ne put s'empêcher d'évoquer cet anglo-barbe «Renaud», ramené depuis le haras Chaou-Chaoua à la reine Elizabeth vers l'Angleterre. «Renaud» a été d'ailleurs monté par le junior des Feghouli Mesbah avec qui il a décroché le premier prix.