L'arbitrage algérien est une fois de plus à l'honneur à travers, cette fois, la personne de Hakim Fateh. Ce dernier, âgé de 38 ans, est un arbitre international détenteur du «white badge» (badge blanc), depuis plusieurs années. Président de la Ligue d'Oran de tennis (LOT), suite à son élection en octobre 2012, M. Fateh fait partie de la première promotion d'arbitres internationaux de la Fédération algérienne de tennis (FAT), sortie dans les années 1990. Ils étaient quatre à l'époque : Kamyl Aoudia (bronze badge), Tarik Safer (bronze badge), Hakim Fateh et Amine Mohatet (white badge). Les Trois Mousquetaires ont été ensuite rejoints, en 2011, par Abderrahmane Chérifa et Nazim Belasri (tous deux white badge). Les quatre premiers cités ont une expérience avérée de la compétition mondiale. Ils sont, en effet, très souvent sollicités par la Fédération internationale de tennis (FIT) et la Confédération africaine de tennis (CAT), ainsi que par l'Association des tennismen professionnels (ATP) et la Women's Tennis Association (WTA). Une «première» à Paris Kamyl Aoudia a déjà eu l'honneur d'être désigné pour Roland-Garros mais c'est une «première» pour Hakim Fateh, un habitué de Wimbledon. Il nous en parle : «Vous ne pouvez pas savoir combien je suis heureux d'avoir été désigné comme arbitre pour la prochaine édition de Roland-Garros, qui se jouera du 21 mai au 9 juin. C'est le chef des arbitres de la Fédération française de tennis (FFT), Franck Sabatier, qui est à l'origine de ma désignation. J'ai fait Wimbledon, le plus beau tournoi du monde sur gazon, à sept reprises : 2004, 2005, 2007 à 2009, 2011 et 2012. , mais c'est la première fois que je serai présent à Roland-Garros, un tournoi majeur considéré comme le plus prestigieux sur terre battue. J'ai vraiment hâte d'y être, surtout que la FFT m'a retenu aussi bien pour le tableau des qualifications que pour le tableau final.» De la Coupe Davis aux tournois ATP La joie de notre interlocuteur transparaît à travers le son de sa voix au téléphone. Nous saisissons l'occasion pour demander à M. Fateh de nous en dire un peu plus : «J'ai de très bons souvenirs de toutes les compétitions auxquelles j'ai pris part, soit en qualité de juge de ligne ou d'arbitre de chaise. Je suis souvent désigné pour la Coupe Davis, une épreuve pour les messieurs, la Fed Cup, l'équivalent de la Coupe Davis chez les filles, les Championnats d'Afrique, les Jeux méditerranéens,les Championnats arabes, les Futures qui se déroulent en Algérie, bien sûr, Liban, Maroc, Tunisie, Turquie. On m'appelle aussi pour les tournois de l'ATP et de la WTA. Autant de compétitions qui me permettent de côtoyer les plus grandes stars du tennis mondial. J'ai été, entre autres, juge de ligne dans des rencontres de Roger Federer et Rafael Nadal.» Nous posons à notre arbitre une dernière question pour savoir ce qu'il pense des champions qu'il voit si souvent en tournois. La réponse est spontanée : «Ils évoluent dans une autre planète. Ces joueurs et ces joueuses n'atteignent pas le niveau mondial par hasard. J'ai assisté à des entraînements qui m'ont laissé pantois. C'est incroyable de voir toute cette débauche d'énergie sur le court. Une fois qu'on a vu ça, on ne comprend que mieux pourquoi ils peuvent tenir, physiquement, plus de 5 heures en match. Les joueuses aussi sont impressionnantes. Il n'y a pas de miracle. Si les champions sont en haut de l'échelle, c'est parce qu'ils ont fait, et font tout le temps les efforts nécessaires pour garder leur statut.»