Des propriétaires de terrains dans la commune de Bechloul s'opposent à la réalisation d'une aire de repos sur l'autoroute est-ouest. Les expropriés des terres agricoles qui vont accueillir le projet de réalisation d'une aire de repos sur l'autoroute est-ouest dans la commune de Bechloul, dans la wilaya de Bouira, montent au créneau. Des dizaines de personnes se sont rassemblées lundi dernier pour empêcher le lancement des travaux, mais aussi pour réclamer une revalorisation des indemnisations de leurs terres qui ont été estimées à 230 DA le mètre carré. Ce qui est inadmissible aux yeux des expropriés. «Nous n'acceptons pas de céder nos terres à un prix si bas qui est estimé à 230 DA le mètre carré. Nous demandons des indemnisations raisonnables. Notre terre a de la valeur. Avec ce prix on ne peut acheter même pas un kilo de poulet», a déclaré un représentant des expropriés rencontré sur les lieux de la protestation. Ainsi, les propriétaires souhaitent que les hauts responsables comprennent que cette terre est précieuse et ils doivent l'estimer à sa juste valeur. «Si les pouvoirs publics pensent que la terre, de nos jours, n'a pas de valeur, qu'ils nous donnent donc des terres dans d'autres endroits et nous les laisserons tranquilles. Qu'ils construisent aussi des villas pour les deux personnes à qui ils vont démolir des maisons», a-t-il ajouté. Il faut souligner que pour implanter ce projet qui accuse déjà plus d'une année de retard, une superficie de plus de 30 hectares de terres agricoles a été réservée. Ainsi, l'on affirme que le choix des terrains et l'établissement des arrêtés d'expropriation ont été faits en 2008, et ce sans que les propriétaires des terres, dont le nombre dépasse une centaine de familles, ne soient avisés par le président d'APC de l'époque. D'aucuns affirment que l'APC sortante avait fait savoir aux autorités que les citoyens ne s'y opposeraient pas. Il faut noter que les propriétaires se sont mis d'accord sur d'éventuelles actions à mener pour faire valoir leurs droits. «Le projet de l'aire de repos ne va pas commencer si les autorités concernées ne prennent pas en charge nos revendications. Nous nous battrons pour nos droits jusqu'au bout. Notre terre ne sera pas vendue à un dinar symbolique. Il y aura d'autres actions pour faire entendre notre voix», promettent-ils. Par ailleurs, l'entrepreneur qui a ramené un engin pour entamer les travaux a rebroussé chemin. La direction des travaux publics (DTP), propriétaire des terrains, a dépêché un huissier de justice sur les lieux.