L'autoroute Est-Ouest ne fait pas que des heureux parmi la population de la wilaya de Mascara. Le site des Ouled Abdelwahad, transformé à bon compte par une société chinoise en carrière de sable et d'agrégats fait jaser les héritiers. Les différends sont de plus en plus nombreux, qui opposent les parties intervenantes dans ce projet. Les premières contestations signalées et qui n'ont aucune influence sur le déroulement des travaux, opposent les services de l'Etat, chargés de procéder à l'expropriation et à l'indemnisation des terres ciblées par le tracé retenu, aux propriétaires terriens qui s'estiment lésés par la traversée de cette autoroute et pour cause. Les terres localisées au nord de la wilaya, seraient pour la plupart plantées d'orangeraies et d'oliveraies. Quand on voit le temps que met un oranger et un olivier à produire et quand on connaît le prix du mètre carré agricole qui a atteint dans cette contrée de nos jours, les expropriés s'estiment dans leurs droits de contester les montants des indemnisations qui leur sont imposés et envisagent même de porter l'affaire en justice, pour recouvrer leurs droits .D'autre part et si l'on en croit la direction des Travaux Publics de la wilaya de Mascara, pas moins de 421 parcelles de terres, soit plus de 804 hectares , auront été expropriées de la sorte dans le cadre de ce projet. Des parcelles se trouvant sur le parcours allant d'El-Ghomri à l'est jusqu'à Zahana à l'ouest, en passant par Mohammadia, Moctaâ-Douz, Ras El-Aïn Amirouche et Oggaz. Le montant de l'indemnisation a été estimé globalement à 90 milliards de cts, ce qui ramène à quelque 112 millions de cts l'indemnisation moyenne par hectare exproprié, soit 112 dinars le mètre carré agricole, qu'il soit productif ou non. Quand à la seconde contestation, elle cible directement la société chinoise CMC et émane des héritiers de propriétaires terriens décédés au douar Ouled Abdelwahad, dans la commune de Magdha. Ce différend qui dure depuis plusieurs mois, est lié au montant exigé de la location du terrain occupé par cette entreprise, pour y exploiter une carrière de production de sable et d'agrégats, matériaux utilisés dans la réalisation du tronçon de l'autoroute Est-Ouest dans sa partie Mascaréenne. Un loyer que les héritiers en question ont fixé à la hauteur de 20 milliards de cts, en tenant compte de l'exploitation à bon compte de cette carrière. Chose à laquelle ces contestataires estiment être dans leurs leur droit d'être associés, pour en retirer des bénéfices, qui leur sont refusés jusqu'à présent. De leur côté, les Chinois trouvent exagérées les prétentions de leurs «bailleurs» et se disent décidés à ne pas céder à la pression de ces héritiers, quitte à évacuer les lieux et à s'installer ailleurs, en tous cas, là où ils ne risqueraient pas d'être dérangés. En attendant qu'une solution vienne arranger les deux parties, les éléments du Darak El-Watani multiplient leurs tournées de surveillance dans les parages de cette carrière, en vue d'éviter le retour d'un autre mouvement de contestation de la part des héritiers, à l'image de celui qui a fait bloquer l'accès à cette carrière. C'est ce qui a nécessité l'intervention des éléments de la gendarmerie, appelés pour repousser les contestataires et rétablir l'ordre et les ouvriers de l'entreprise dans leur droit d'exploiter la dite carrière.