Exercices conjoints prochainement avec les forces navales algériennes, échange d'expériences militaires et instauration de liens personnels entre les commandements des marines des deux pays. Ce sont là les objectifs, du moins déclarés, fournis par Evgeny Alechin, chef de la mission du bâtiment russe de débarquement et des grands déplacements Kaliningrad. Dans un point de presse animé jeudi après-midi à bord de ce navire de guerre (qui séjourne à Alger du 13 au 17 avril courant), cet officier russe a déclaré avec un ton non moins martial : « Je dois avant tout exprimer ma satisfaction à propos de cette escale qui est la première du genre. » Une escale qui devait se faire initialement à Oran mais sur décision du chef de la mission russe, c'est le port d'Alger que le Kaliningrad a accosté. Ce vaisseau fabriqué en 1984 en Pologne est spécialisé notamment dans le débarquement des chars et des commandos sur des côtés aménagés et non aménagés. Dirigé par 80 hommes dont 9 officiers, « il a participé à des exercices avec les forces navales internationales, notamment en ce qui concerne les transbordements de charges », indiquera Sergeys Stupnikov, commandant adjoint des forces de surface. C'est pour dire l'importance de cette mission en Algérie, notera Buriak Dustoly, attaché militaire à l'ambassade de Russie à Alger. D'ailleurs, l'officier Evgeny Alechin a insisté sur le fait que « cette escale permettra de resserrer les liens et de renforcer la coopération militaire et technique entre les marines des deux pays ». Les escales du Kaliningrad après Alger, précisera-t-il, sont Bizerte (Tunisie), Carthagène (Espagne) et Lisbonne (Portugal). Le but de cette croisière, ajoutera-t-il, est d'effectuer « le rodage de l'équipage du Kaliningrad ». Un aveu, prononcé à demi-mot, par rapport au repositionnement US en Méditerranée, particulièrement en Algérie. Alors que les navires de guerre des forces de l'OTAN n'ont cessé de défiler dans le port d'Alger presque chaque semaine en cette année 2006, la Russie tente de combler le décalage qui est en train de se creuser. La crainte de voir les Etats-Unis, dans un proche avenir, participer au renouvellement du matériel militaire algérien suscite des inquiétudes du côté de Moscou. Il est connu, dans ce genre de transactions, que la partie service après-vente est la plus importante, puisque la fourniture des accessoires dure des années. A la question relative au volet consacré à la marine dans le dernier contrat d'armement entre l'Algérie et la Russie, l'attaché militaire à l'ambassade de Russie à Alger se contentera de renvoyer les journalistes des médias nationaux, présents à bord du Kaliningrad, « à aller interroger le ministère de la Défense nationale (MDN, ndlr) » algérien.