Annoncé il y a plusieurs mois, le projet d'aménagement de la place Ahmed Bey, plus connue par Dounia Taraïf, située à proximité des hôtels Novotel et Ibis, suscite déjà une polémique alors que le chantier, installé depuis quelques semaines seulement, n'a pas encore réellement démarré. Pour rappel, le projet qui a bénéficié d'une enveloppe de 30 millions de dinars, devait être lancé au mois d'octobre dernier pour un délai de 5 mois, a-t-on appris auprès des services de la direction de l'urbanisme (DUC). Selon le représentant de l'entreprise de réalisation, les travaux auront pour but la réhabilitation et la modernisation de cette place pour créer un deuxième lieu de détente ouvert aux public, comme cela a été le cas pour la place située au-dessus du marché Boumezou et celle de Si El Haoues, à proximité du Palais du Ahmed Bey. «Nous avons entamé la préparation des lieux par la démolition de différentes plateformes et structures existantes situées sur le côté inférieure de la place, notamment la statue érigée au centre du jardin public, en attendant l'attribution de l'ordre de service (ODS) par la direction de l'urbanisme, maître d'ouvrage», a-t-il déclaré. Questionné sur la nature exacte des travaux prévus sur les lieux, notre interlocuteur a expliqué qu'il s'agit de la réfection du revêtement du sol et la création d'une grande fontaine au centre de la place, ainsi que de l'installation de banquettes et la reconstruction d'une dizaine de locaux commerciaux, « ce qui donnera une nouvelle image aux endroits qui seront aménagés suivant des normes modernes», a-t-il ajouté. Justement, c'est la question de la reconstruction des kiosques existants qui continue d'alimenter les débats parmi les commerçants exerçant sur cette place. Ces derniers qui gèrent des kiosques, des cafés et des toilettes publiques, n'ont pas manqué de poser de nombreuses interrogations sur cette opération et s'inquiètent déjà de leur sort en l'absence de la moindre information. Une situation qui semble baigner dans le flou total, ce qui a poussé les concernés à affirmer qu'ils refusent de quitter les lieux sans avoir des garanties au préalable. «Ces commerces sont notre seule source de revenus, nous exigeons une solution concrète de la part des autorités locales lors de la réalisation du projet », ont-ils noté. Ils ont souligné également le problème de l'appartenance de ces locaux dont certains sont propriété privée, alors que d'autres font partie du patrimoine de l'APC de Constantine. Interrogé sur cette problématique, le PAPC de Constantine, Seif-Eddine Rihani, a déclaré que la régularisation de la situation de ces commerçants est en cours d'étude avec la direction de l'urbanisme. «Nous n'avons pas encore reçu le plan de masse de ce projet de la part de la DUC pour connaître le nombre exact des locaux à reconstruire, surtout que nous avons recensé 13 commerçants sur cette place», a-t-il expliqué. Pour l'histoire, la genèse de ce projet remonte à près de 5 ans, lorsque l'ex-wali de Constantine avait décidé de lancer une opération de réaménagement des lieux pour qu'ils soient en conformité avec les sièges des nouveaux hôtels. Un projet qui s'inscrivait dans un vaste plan de modernisation du centre-ville de Constantine et qui prévoyait surtout de déplacer tous les commerces. Une proposition qui avait provoqué une véritable levée de boucliers, avant que tout le projet ne soit complètement revu, le temps de calmer les esprits.