C'était la foule des grands jours, hier à Constantine, à l'occasion de la visite du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika dans l'antique Cirta. En effet, la pluie n'a pas empêché des milliers de Constantinois de se rassembler, tôt le matin sur la place des Martyrs pour réserver un accueil très chaleureux au Chef de l'Etat. Il est de tradition que le président effectue une visite dans la ville de Abdelhamid Ibn Badis à l'occasion de la célébration de Youm El Ilm qui coïncide avec le 16 avril de chaque année. Le chef de l'Etat a saisi l'occasion pour s'enquérir de l'état d'avancement de certains projets, dont la priorité est de redonner à la ville de Constantine son lustre d'antan. Il va sans dire que la wilaya de Constantine a bénéficié de la bagatelle de 1 300 projets de développement depuis 1999 et que ces réalisations s'inscrivent en droite ligne avec la politique du chef de l'Etat visant à faire de Constantine une mégapole à l'horizon 2016. C'est dans ce sillage que la sortie du président de la République lui a permis d'inspecter et d'inaugurer les travaux de réalisation du tronçon Est de l'autoroute Est-Ouest, s'étendant sur une distance de 399 km. Il est utile de rappeler qu'un consortium japonais (COJAAL) a été retenu pour la réalisation de ce tronçon pour un coût de 341 milliards de dinars et dont la réception est prévue pour le 18 janvier 2010. Faut-il ainsi souligner que l'autoroute qui traverse la wilaya de Constantine sur une distance de 63 km, dont 17 km sont déjà achevés, aura un impact certain sur l'amélioration de l'environnement socioéconomique, de toute la région. S'agissant du projet dans sa dimension nationale, "le tracé total de l'autoroute Est-Ouest, long de 1 216 km, reliera 24 wilayas du pays et s'intégrera dans le cadre d'un grand projet régional portant sur la réalisation d'une autoroute maghrébine sur quelque 7 000 km". Plus de 200 000 emplois directs et indirects sont attendus à la faveur de l'achèvement de cet ouvrage. Cela est d'autant plus stimulant quand on sait que dans sa partie est, les retombées du projet en matière d'emploi portent sur la création 80 000 postes, dont 71 % seront occupés par des Algériens. Sur un autre registre, un plan de modernisation de la métropole de Constantine, nommé par abréviation "PPMC", a été présenté hier au chef de l'Etat. Ce plan, élaboré à l'université Mentouri de concert avec la wilaya de Constantine, s'attache à définir, à court, moyen et long terme, les grandes lignes d'une vision futuriste, intégrée et impliquant tous les domaines de la vie socioéconomique et culturelle, à même de conférer à la capitale de l'est algérien davantage de cohésion dans son expansion et un rayonnement à la mesure de son statut de métropole régionale. Dès son arrivée dans la capitale de l'est algérien en compagnie d'une forte délégation ministérielle et du chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, le chef de l'Etat s'est enquis aussitôt du programme de développement multisectoriel de la wilaya, dont les principaux axes ont été diffusés sur écran géant au niveau de l'aéroport Mohamed-Boudiaf . A cet occasion le wali de Constantine a défini la méthodologie arrêtée localement en la matière. Il en ressort que la ville de Constantine verra la réalisation d'un troisième pole universitaire qui regroupera quelque 32 000 étudiants auquel s'ajoutera la ville universitaire projetée dans la nouvelle cité Ali Mendjeli. Les programmes inhérents au secteur de l'habitat, avec "6 870 logements, tous programmes confondus, déjà disponibles", aux travaux publics, aux transports et à tous les autres secteurs de développement ont également été exposés par les autorités locales. Le cortège présidentiel s'est ensuite dirigé vers le nouveau siège de la direction régionale des Douanes algériennes, lequel a été inauguré par le chef de l'Etat. Située au niveau du site "Zouaghi Slimane", près de Aïn El Bey, cette infrastructure, dont les travaux ont été lancés en janvier 2005, a nécessité un financement global, après réévaluation, de l'ordre de 110 millions de dinars, consentis dans le cadre du programme d'appui à la croissance économique. Celle-ci comporte, outre l'aile administrative, des locaux techniques, un siège de la brigade des Douanes, un service de transmissions, des logements de fonction et un célibatorium de 100 chambres avec restaurant. M.Bouteflika a procédé, par la suite, à l'inauguration du nouveau théâtre de plein air. Réalisé à proximité de l'université Mentouri, sur le plateau de Aïn El Bey qui domine la ville de Constantine, le théâtre de verdure a une capacité de 2 500 places et a nécessité une assiette foncière de 31 000 mètres carrés. Il comporte une scène arrière, une esplanade, deux salles polyvalentes, l'une de 600 places pour les adultes, et la seconde de 500 places pour les enfants, ainsi qu'un bloc socioculturel. Celui-ci a été conçu pour répondre au déficit grandissant enregistré en matière d'infrastructures de détente et d'animation au niveau de la grande métropole de l'est du pays et s'inscrit dans le cadre du programme complémentaire de l'exercice 2002. Il est ainsi appelé à devenir un pôle culturel. Désengorger le trafic dans la ville M. Abdelaziz Bouteflika a également saisi l'occasion de sa visite dans l'antique Cirta pour inaugurer la trémie Mentouri, en contrebas de l'université éponyme et dont la réalisation a nécessité une enveloppe financière de 155 millions de dinars. Cet ouvrage d'art devrait permettre un trafic plus fluide et désengorger le tronçon de voie à très grande circulation automobile tout au long de l'axe routier menant à l'aéroport Mohamed Boudiaf et bien au-delà vers la nouvelle ville Ali Mendjeli, Ain M'lila (Oum El Bouaghi) et Batna. Il contribuera également à l'amélioration des échanges entre le centre-ville, l'aéroport et la future autoroute Est-Ouest. Par ailleurs, le président de la République a inauguré les nouveaux locaux du département de chirurgie dentaire aménagés dans l'ancienne école paramédicale située sur les hauteurs de Bab El Kantara. La reconversion de cette école, d'une capacité de 520 places pédagogiques, en plus de deux amphithéâtres de 200 et 160 places, et d'un bloc administratif de 10 bureaux, a nécessité un financement de 100 millions de dinars prélevé sur l'exercice 2005. L'étude de réalisation a été assurée par un cabinet local. La réalisation en 12 mois des travaux de cette structure, implantée sur une assiette foncière de près de 4 000 m2, a été assurée par un groupement d'entreprises, dont l'une s'est consacrée aux travaux de décoration. Téléphérique et tramway : les chantiers lancés La visite du chef de l'Etat a également permis de donner le coup d'envoi des travaux de réalisation du téléphérique de Constantine, lequel s'inscrit dans le cadre du programme centralisé de l'exercice 2005 pour "l'amélioration de l'accessibilité" au centre de la ville du Vieux Rocher. L'ossature principale de ce projet, confié à un groupement austro-hélvétique secondé par une entreprise publique nationale, est constituée de deux tronçons distincts à même de soulager la ville du poids d'une circulation routière dense, en raison de l'étroitesse de ses voies d'accès due notamment aux caractéristiques de son relief accidenté et de sa topographie singulière. Le premier tronçon, long de 425 mètres, reliera la rue Tatache au centre hospitalo-universitaire (CHU). Le second, d'une longueur de 1 091 mètres, fera le lien entre le CHU et la cité Emir Abdelkader, sur les hauteurs de la ville. La station de départ sera réalisée au niveau de la rue Tatache, celle intermédiaire à hauteur du parking du CHU et le terminus sur une partie du terrain "Tennoudji", un site qui servait d'assiette à un bidonville que les autorités ont éradiqués il y a deux années de cela. Les travaux de réalisation de ce projet, qui permettra la création de 80 postes d'emploi permanents, ont nécessité une enveloppe financière initiale de plus de 1,11 milliard de dinars et dureront douze mois. Sa réception prévisionnelle est fixée pour le 27 décembre 2007. Le président Bouteflika a également saisi l'occasion pour s'enquérir de la situation des projets du tramway et du viaduc "Transrhumel", exposés à l'occasion par les responsables concernés. Le Chef de l'Etat a suivi la présentation d'un exposé sur le projet de réalisation du tramway posant des questions précises aux responsables locaux sur la longueur et la portée de cet important moyen de transport, constitué de 27 rames, qui reliera, dans une première étape, 11 stations sur 9 km. En effet, les lignes harmonieuses des modules qui constitueront ce projet d'envergure sillonneront, dans une seconde étape, un itinéraire s'étalant sur une longueur de 22 km, séparant la ville de Constantine de son prolongement naturel, la toute récente ville encore en pleine expansion de Ali Mendjeli. Ce tramway transportera, une fois achevé, 130 000 voyageurs par jour, soit 36 millions de personnes par an. L'ouvrage, qui a nécessité un montant initial de 17,5 milliards de dinars, est jugé "impératif" pour surmonter les obstacles naturels dus à un relief accidenté et restrictif de l'expansion de la ville, et améliorer la desserte d'une zone de grande densité urbaine, comme Constantine, qui dispose d'un nombre important d'infrastructures. Le président Bouteflika a également reçu des explications relatives au projet du viaduc "Transrhumel" qui permettra de solutionner le problème de l'étroitesse des voies de communication et leur entrelacement, tout en établissant la jonction entre deux rives de Constantine, à savoir le plateau de Mansourah, et la place Khemisti. Hôtels Ibis et Novotel : le coup d'envoi Le chef de l'Etat a ensuite donné le coup d'envoi du projet de réalisation d'un complexe hôtelier "haut standing" au centre de la ville de Constantine. Le projet qui prévoit la réalisation de deux hôtels, un de type "Novotel" de 117 chambres (5 étoiles) et un autre de type "Ibis" de 172 chambres (4 étoiles), a été initié par l'entreprise touristique Sieha, née d'une joint-venture entre le groupe hôtelier français Accor (Sofitel, Mercure, Ibis et Novotel) et le groupe Mehri. Il a pour objectif de pallier au déficit enregistré en matière d'infrastructures hôtelières, notamment au chef-lieu de wilaya, et d'améliorer la qualité de service afin d'attirer davantage de clients et d'encourager en même temps le tourisme au niveau local. Cet ouvrage coûtera un montant de 30 millions d'euros, cofinancé à hauteur de 40 % par l'entreprise touristique Sieha, 40% par la chaîne internationale "Accor" tandis que les 20 % restants proviennent d'une institution bancaire. Une fois achevées, ces infrastructures touristiques, qui seront réceptionnées à la fin de l'année en cours, emploieront 250 personnes, dont 200 à titre permanent.