Dans cet entretien, le premier responsable du site Ouedkniss.com fournira davantage de précisions afin d'en savoir plus sur ce site internet qui a pour vocation de préparer les Algériens à la transition vers le e-commerce. -Comment pouvez-vous positionner Ouedkniss.com par rapport au e-commerce en Algérie ? Créé en 2008, Ouedkniss est aujourd'hui une TPE qui compte 10 collaborateurs. Le site a été créé afin de faciliter, voire accélérer les transactions commerciales et ancrer chez les algériens la culture d'aller sur le net pour choisir les produits et services dont ils ont besoin, chose qu'ils n'avaient pas l'habitude de faire auparavant. Ce site offre également la possibilité aux entreprises d'exposer leurs produits à un large panel de clients potentiels. Ouedkniss est donc un lieu de rencontre entre offreurs et demandeurs de biens et services. Le site enregistre en moyenne 150 000 visites par jour, le nombre de pages vues s'élève à 2 600 000 pages par jour et la durée moyenne d'une visite est de 18 minutes. Pour ce qui est de la répartition des annonces par régions/villes, le Centre vient en tête de liste, suivi du Nord, de l'Est, de l'Ouest, puis le reste du pays. -Etant donné votre connaissance du marché, que préconisez-vous pour le développement du e-commerce en Algérie ? Si nous voulons développer le e-commerce en Algérie, il faut absolument mettre en confiance les acteurs. Il serait également intéressant que des distributeurs tentent des expériences de (web to shop) sur des magasins qui proposeraient des produits attrayants, mais dont la commande se fait exclusivement sur internet. D'abord, ils devraient mettre leur inventaire sur internet, accessible à tous, inciter les gens à passer commande, puis inviter les acheteurs à récupérer la marchandise en magasin ; bien-sûr, le produit doit être «rare» et ne pouvant être acheté autrement que via le site. Quand je parle de produit, cela pourrait sous-entendre aussi des services. -Quels sont les problèmes auxquels est conforté le paiement électronique en Algérie ? Tant au niveau des besoins que des promesses faites par les autorités compétentes, je dirais que le paiement électronique est disponible en Algérie. En effet, comme partout dans le monde, il y a des banques qui proposent des cartes du service Visa et Mastercard, permettant d'effectuer le plus normalement du monde ses achats sur un bon nombre de sites internet.Ce qui est problématique, c'est encore une fois un déficit flagrant en communication de la part de ces banques qui fournissent ce type de services ; pourtant, ce service est ouvert à toute personne ayant un revenu normal et les frais de mise en service ne sont point exorbitants. Toutefois, avant de parler de paiement en ligne, il convient déjà d'améliorer la qualité des services bancaires, de pallier le problème de manque de liquidités et d'élever le taux de bancarisation qui serait faible en Algérie selon l'association des banques et des établissements financiers (ABEF), soit une agence pour 28 000 habitants, contre 1 pour 12 000 habitants au Maroc et 1 pour 9000 habitants en Tunisie.