Mme Atika Kara est maître de conférence à l'ENS d'Alger, spécialiste en sciences du langage. Elle a conçu un logiciel dénommé Hypertexte, hyper Mammeri, qui contient des données innombrables sur l'analyse lexicale, les emprunts, les récurrences des termes dans l'ensemble de l'œuvre de Mammeri. Elle nous en parle dans l'entretien qui suit. En quoi consiste le logiciel que vous avez mis au point ? C'est une recherche littéraire informatique. En effet, c'est un logiciel qui compte l'ensemble des ouvrages de Mouloud Mammeri. A partir de hypertexte, hyper Mammeri, qui est un logiciel, dois-je le répéter, j'ai pu travailler sur toute l'œuvre de Mammeri, que ce soit ses romans, ses nouvelles, mais aussi le théâtre. J'ai montré aux jeunes chercheurs qu'il est possible d'allier une œuvre littéraire avec l'informatique. C'est un domaine à développer en Algérie. Je m'intéresse à tous les écrivains algériens. Vous avez d'autres travaux en chantier ? Oui, effectivement. Un logiciel sur Mohamed Dib est en cours de finalisation. C'est un projet de recherche qui se fait à l'ENS. L'équipe qui est avec moi est composée de linguistes, de littéraires et de chercheurs. L'équipe travaille sur la mise au point de 21 textes, comprenant la nouvelle, le roman et la poésie. Qu'est-ce que la statistique linguistique ? Elle consiste à introduire des théories, notamment mathématiques, pour qualifier un fait littéraire et linguistique. Ce logiciel, l'hyperbase, permet de traiter des œuvres littéraires, les écrits journalistiques aussi. D'ailleurs, il y aura une soutenance d'une thèse de doctorat d'Etat sur les billets de Saïd Mekbel. C'est un logiciel par lequel on peut traiter des travaux littéraires, linguistiques et sociologiques, mais il faudra dire que les corpus devraient être en caractères latins uniquement. La statistique linguistique permet de quantifier un fait, de l'analyser, et bien sûr elle s'adapte au corpus littéraire. L'équipe de recherche doit être nombreuse... Je dois dire que j'ai appris la manipulation du logiciel au CNRS de Nice. Cela ne pose aucun problème. Pour certaines tâches, je fais appel au professeur Etienne Brunet de l'Université de Nice dont le logiciel évolue constamment. Actuellement, je travaille avec une équipe de chercheurs algériens sur Tahar Djaout.